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Le Wagner classique mais dégraissé d’Iván Fischer

La présidence hongroise de l'Union européenne se devait d'inviter à Bruxelles son plus éminent représentant culturel : l' et son chef . En dépit d'une succession de tubes de Wagner, cette soirée de prestige n'aura curieusement pas fait le plein dans les travées du Palais des Beaux-Arts.

On connaît à travers ses disques pour Channel et on sait que ses lectures visent plus à revisiter les classiques qu'à les décaper. Il s'attaque donc à Wagner dans cette optique qui n'est pas sans rappeler celle de Georg Solti, mais en moins brutal. Le Wagner de Fischer avance avec clarté et dynamique, à l'inverse des lectures pachydermiques, appuyées ou vulgaire de certains chefs qui se laissent trop aller…Sous cette battue, l'orchestration sonne avec vigueur et surtout sens des nuances. On l'a souvent lu et répété, les musiciens de l'orchestre hongrois présentent une précision et une variété de couleurs presque sans limites. Cette beauté plastique combinée à l'élan de la direction du chef impose un Wagner jubilatoire et explosif.

La flexibilité de ces artistes fait autant mouche dans la dentelle passionnée de Siegfried Idyll que dans les emportements déhanchés des Maîtres chanteurs que dans la noire Marche funèbre du Crépuscule des Dieux.

En clôture de ce concert, chef et orchestre sont rejoints par pour les dernières mesures du Crépuscule des Dieux. Accompagnée par un chef tout en finesse et nuance, la voix chaude et corsée de la mezzo-soprano allemande impose un Wagner rêvé qui vient se dissoudre dans les eaux du Rhin.

Les programmes des concerts d' sont régulièrement des préludes à des disques et l'on espère retrouver, en CD, un tel moment de musique.

Crédit photographique : Iván Fischer © DR

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