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L’exceptionnel Britten d’Edward Gardner

Le label chandos, désigné label de l'année des International Classical Music Awards 2011, édite un disque Britten au programme intelligent et cohérent.

Ce disque s'ouvre par une rareté : la suite tirée de l'opéra Gloriana. Créée sur la scène de Covent Garden, en juin 1953, afin de célébrer le couronnement de la reine Elisabeth II, l'œuvre fut très mal reçue et Britten, sévère avec sa musique, contribua à en empêcher d'éventuelles reprises. Cependant, le compositeur en tira une suite d'orchestre qui fut présentée au public, dès 1954. En quatre mouvements, la partition reprend différents épisodes de l'opéra qui narre les tensions entre Elisabeth 1er et le comte d'Essex. Britten y exprime sa science de l'orchestre et brode différents thèmes tirés de musiques élisabéthaines. Le jeune chef d'orchestre , rompu à l'exercice de la fosse, est particulièrement à son aise dans cette musique narrative et dansante. Il fait briller un qui s'affirme avec facilité dans cette dentelle musicale stylisée. La concurrence discographie se réduit à une version dirigée par Stuart Bedford à la tête du London Symphony Orchestra (Naxos). Bénéficiant du son Chandos, avec une restitution des timbres et des dynamiques optimales, cette lecture est désormais la plus recommandable.

La concurrence discographique est autrement plus relevée dans les Quatre interludes marins tirés Peter Grimes, mais sait faire sonner l'orchestre avec tumulte et précision dans les tempêtes orchestrales et parvient à faire surgir des ombres fantomatiques et dramatiques dans les épisodes noirs. Le dernier interlude, «la tempête», taillé au scalpel est ainsi idéalement glaçant. Plus narratif que Paavo Järvi (Telarc), cette interprétation, magnifiée par la prise de son, est certainement la lecture contemporaine la plus enthousiasmante.

Dans la Symphonie pour violoncelle, le violoncelliste , parvient à trouver le ton juste entre les ambiances et les tons graves et tragiques de cette œuvre, fruit de l'amitié entre le compositeur et le grand Rostropovitch. Certes, il existe d'excellentes lectures contemporaines : Truls Mørk/Rattle (Virgin), Yo Yo Ma/David Zinman (Sony), Steven Isserlis/Richard Hickox (EMI), mais la maîtrise stylistique du soliste et du chef marquent les esprits.

On tient donc un excellent disque aux choix éditoriaux pertinents et aux interprétations aussi justes que techniquement parfaites. Qui plus est le talent d', qui ne cesse de s'affirmer au fil des disques, est à découvrir et à soutenir.

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