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Natalie Dessay, une heure avec Cléopâtre

Il n'y a pas très longtemps encore, un disque comme ce Cleopatra n'aurait pas existé.

Une diva telle que aurait, bien sûr, immortalisé sa Cléopâtre dans le cadre d'une intégrale. Aujourd'hui, elle doit se contenter de nous présenter les grands airs du rôle auxquels s'ajoutent quelques pièces orchestrales, deux airs alternatifs (jamais enregistrés d'ailleurs) ainsi que le duo final avec (quel luxe !) la formidable dans le rôle de Cesare. Tempora mutantur

Et pourtant, soyons contents que cet album existe, car Dessay s'y montre en grande forme vocale. Le timbre est toujours aussi cristallin, les vocalises – superbes ornementations dans les da capo – sont parfaites et le contrôle du vibrato force le respect. Habilement, elle négocie certains passages un peu graves pour elle, nous gratifiant, par ailleurs, de superbes sons filés dans l'aigu. Notons néanmoins la quasi-absence d'extrapolations vers le suraigu. Stylistiquement sans failles, elle joue avec les couleurs de la voix l'adaptant soigneusement aux différents instruments obligés accompagnant ses airs.

Un peu trop peut-être ? A vrai dire, l'interprète nous semble parfois un rien trop contrôlée. Là où une Petibon a tendance à surjouer, reste un peu trop sur la réserve. Convaincante dans les airs pétillants du début, mais également dans le séduisant «V'adoro pupille», son «Da tempeste» manque un peu de folie. Et «Piangerò» du dernier abandon.

Mais ne boudons pas notre plaisir : «Cleopatra» est un disque que l'on écoute avec grand plaisir – grâce également à la prestation sublime du Concert d'Astrée sous la baguette animée et variée d'.

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