- ResMusica - https://www.resmusica.com -

Poursuite de l’intégrale D’Indy

Au rythme régulier d'un volume annuel, Chandos poursuit son intégrale des œuvres orchestrales de (qui restera pionnière !). Cependant, l'exercice des intégrales fait parfois côtoyer des merveilles et des partitions assez académiques. C'est le cas avec le génial Poème des rivages affublé de la longue Symphonie italienne.

Partition de jeunesse, la Symphonie italienne est le fruit d'un voyage dans la péninsule. D'ailleurs, les quatre mouvements de la pièce portent les noms des villes de Rome, Florence, Venise et Naples. Au retour de cette expérience, enthousiasmante pour un jeune homme, le compositeur devait batailler contre les foudres paternelles pour imposer ses ambitions artistiques. En 1872, débarrassés des tracas matériels, grâce à un solide héritage, il put se consacrer exclusivement à son art. Cette pièce est donc le témoin d'un musicien en devenir et elle fut terminée juste avant son admission dans la classe de composition de César Franck. Marquée par l'influence de Franck, Mendelssohn, Schumann ou Berlioz, cette symphonie peine à s'imposer. Les faiblesses sont assez criantes, que ce soit dans le traitement des développements thématiques et dans la longueur des mouvements. D'ailleurs, D'Indy, rejeta cette œuvre qui resta inédite jusqu'en 2008. , à la tête d'un orchestre inspiré, fait ce qu'il peut pour en cacher les défauts et anime vigoureusement le discours. Cette lecture surclasse sans peine celle du modeste orchestre de Bretagne (Timpani).

Changement de régime avec le lumineux Poème des rivages et ses sortilèges mélodiques et instrumentaux. Cette belle suite pour orchestre de quarante minutes, conjugue idéalement une maîtrise des structures héritière de la tradition post-franckiste et un sens des couleurs à la Debussy. Le chef parvient à additionner ces deux aspects et offre une lecture bien mise en valeur par la prise de son Chandos. Cette nouvelle version vient s'ajouter aux deux superbes disques d'Emmanuel Krivine (Timpani) et George Prêtre (EMI).

(Visited 73 times, 1 visits today)