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Vespro a San Marco

Actuel directeur artistique du et régulièrement sollicité comme chef invité de l'ensemble , Leonardo García-Alarcón se produisait avec ces musiciens dans un programme Vivaldi lors de l'édition 2010 du Festival d'Ambronay, où il est en résidence. C'est un témoignage de cette soirée consacrée à des Vêpres à Saint-Marc (patron de Venise) qui paraît en disque, dans la même optique que ce qu'ont pu faire dans le passé Jean-Claude Malgoire (Astrée-Auvidis), Rinaldo Alessandrini (Naïve) ou Roland Wilson (Deutsche Harmonia Mundi).

Même s'il ne fut jamais maître de chapelle à Saint-Marc, contrairement à ses aînés Willaert, Monteverdi ou Legrenzi, le «prêtre roux » composa de la musique vocale sacrée à Venise, du fait des responsabilités qu'il exerça à l'hospice de La Pietà. a concocté un programme à partir de motets et du Magnificat (la première version, vers 1715), essayant de reconstituer un office de vêpres en panachant œuvres célèbres et pièces rares ou découvertes tardivement, auxquelles sont associés antiennes et plain-chant. On trouve donc à côté du Magnificat d'autres œuvres pour solistes et chœur mais aussi un motet pour solistes (RV 600) et un pour chœur (RV 607).

Tout n'est pas du même intérêt dans cette musique de Vivaldi (efficace, spectaculaire, mais parfois un peu trop prévisible). Le chef a néanmoins eu la bonne idée de sélectionner un important Dixit Dominus longtemps attribué à Baldassare Galuppi jusqu'à ce que la musicologue australienne Janice Stockigt ne l'authentifie en 2005 comme une œuvre tardive du « prete rosso ». Déjà enregistré par d'autres, il est ici fort bien interprété, comme d'ailleurs tout le reste du programme. a tendance à exacerber les nuances des morceaux composant chaque motet, insufflant à l'orchestre et au chœur une vitalité éblouissante dans cette musique souvent festive mais également dramatique ou émouvante. C'est eux qui font tout le prix de cet enregistrement. On ne peut malheureusement pas en dire autant du plateau de solistes dont les timbres de voix, le style laissent souvent à désirer. Se détache néanmoins du lot la soprano Maria Flores, voix « blanche » d'une fraîcheur exquise qui nous gratifie notamment de deux beaux duos avec , soprano issue du chœur, dans le Dixit Dominus et le Magnificat. On peut regretter d'ailleurs qu'on ne lui ait confié l'intégralité du Laudate pueri.

Ces réserves mises à part…

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