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Réussite musicale et événement technologique à Rennes

L'Opéra de Rennes a créé l'événement ce vendredi avec la diffusion de la représentation de L'Enlèvement au Sérail en direct sur la place de l'Hôtel de ville ainsi que dans plusieurs autres villes bretonnes.

L'événement était également retransmis en direct ou différé (radio et télévision). Parallèlement, dans les salons de la mairie, le public était invité à découvrir d'autres défis technologiques : application interactive sur tablettes tactiles, diffusion en direct dans les mondes virtuels et diffusion en 3D sans lunettes.

opte pour une scénographie dépouillée : quelques éléments mobiles, quelques accessoires et les éclairages virtuoses de Roberto Venturi définissent l'espace. L'essentiel est ailleurs, dans l'approfondissement de la psychologie des personnages et dans une direction d'acteurs d'une extrême minutie avec une attention portée à chaque attitude. Sans artifices, cette production traduit avec pertinence chaque ressort dramatique et comique de l'ouvrage.

est une lumineuse Konstanze, par le physique comme par la voix. Si certains sons tubés dérangent en début de représentation, nous succombons rapidement à la musicalité et à la virtuosité de cette artiste qui enchaîne avec une facilité déconcertante un Traurigkeit bouleversant et un Martern aller Arten renversant, après avoir réalisé un véritable festival pyrotechnique dans son air d'entrée. Les aigus sont triomphants et le jeu scénique d'une extrême justesse, le metteur en scène soulignant d'entrée le trouble ressenti par le personnage devant la noblesse de manières de son ravisseur. Malgré un timbre au rayonnement relatif, triomphe des difficultés techniques de sa partie et impose un Belmonte impeccablement stylé et raffiné. Techniquement sure, ne parvient pas à marquer les esprits, pas plus que , Pedrillo sympathique mais qui atteint véritablement la limite de ses moyens dans Frisch zu Kampfe. En revanche, impose sa haute silhouette dans un Osmin pathétique et violent, plus complexe qu'il n'est d'habitude. La voix et claire et puissante et le la grave est au rendez-vous. charge d'humanité et de noblesse son pacha au contact de Konstanze, mais laisse deviner la violence qui peut l'emporter.

Dès l'allègre ouverture, trouve le ton juste et fait rutiler les sonorités d'un Orchestre de Bretagne en grande forme. La mise en place est impeccable et chaque trait de la partition est mis en valeur dans un commentaire orchestral très spirituel. Le chef imprime de plus en permanence un véritable élan rythmique qui contribue beaucoup au succès de la soirée. Il est plus de 23 heures lorsque les artistes viennent saluer, depuis les fenêtres du foyer, la foule rester massée sur la place et qui les accueille avec grand enthousiasme. L'Opéra de Rennes a réussi à conjuguer ce soir fête populaire et technologies du futur.

Crédit photographique : Géraldine Casey (Blondchen) Susan Elmark (Konstanze) (Belmonte) (Selim) (Pedrillo) © Laurent Guizard

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