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Dream team allemande à l’auditorium du Louvre

Le pianiste , le violoniste , la violoncelliste et sœur de ce dernier , tous trois excellents solistes, ont choisi, pour le tout dernier concert de la saison à l'Auditorium du Louvre, deux œuvres graves et sérieuses, qui présentent une esthétique très proche. Composés respectivement en 1882 et en 1883, le deuxième trio de Brahms et le troisième de Dvořák se ressemblent également dans leur aspect épique, que les trois musiciens mettent en évidence grâce à des contrastes dynamiques et agogiques extrêmement vigoureux et expressifs. Ce contraste est nettement perceptible entre des mouvements différents, mais aussi au sein d'un même mouvement, notamment dans le « Scherzo » de Brahms.

Dans les mouvements rapides, ils exploitent au maximum les possibilités de chaque instrument, en particulier sur le plan sonore : si la fin de l'« Allegro » initial de Brahms est joué comme un véritable feu d'artifice à trois instruments, dans le premier mouvement de Dvořák, le second thème au violoncelle est merveilleusement mis en avant avec une sonorité riche et profonde. Dans les mouvements lents, on remarque davantage la beauté et l'homogénéité des sons. Toujours dans les mouvements lents, la finesse d'interprétation dont a fait montre à maintes reprises, surtout dans les deux Concertos de Brahms, demeure tout à fait intacte, ce qui ne l'empêche pas d'introduire une grande légèreté au moment voulu. Résultat : malgré le ton grave de chaque pièce, la musique ne traine pas. L'inverse est également vrai, même lors des passages « envolés », il y a toujours quelque chose de retenu dans le mode d'exécution, ce n'est jamais un total déchainement.

En bis, le « Scherzo » du premier Trio de Brahms, avec toutes les caractéristiques qui sont propres à ces trois interprètes. Ce fut, pourrait-on dire, un grand moment « allemand ».

Crédit photographique : © Patrick Berger

 

 

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