- ResMusica - https://www.resmusica.com -

Brief Encounter d’André Previn

On lui connaissait son opéra Un tramway nommé Désir basé sur la pièce de Tennessee Williams créé au War Memorial Opera House de San Francisco en septembre 1998. On n'imaginait pas qu' s'engagerait à quatre-vingts ans à la composition d'une œuvre aussi prenante qu'un opéra.

C'était sans compter sur l'imagination toujours extrêmement fertile du compositeur.
Pour ce second opéra, et le librettiste John Caird ont adapté la pièce en un acte de Noel Coward (1899-1973). Le livret de Brief Encounter s'attache plus à la psychologie des personnages qu'au drame réel qu'ils affrontent. Un drame qui n'a rien de sanglant mais qui touche l'être profond. Deux êtres se rencontrent et constatent, au fil de brèves retrouvailles que leurs destins scellés avant leur première entrevue ne leur permettront pas de mener plus avant leur relation platonique. Parallèlement, une autre idylle se noue en même temps que la leur mais sans les contingences auxquelles font face nos deux amoureux. Cette union se concrétise alors que les deux amants en devenir se séparent à jamais. Une histoire somme toute assez banale. Peut-être pas de quoi faire un opéra.

Musicalement, , fidèle au son pastoral d'un Vaughan Williams, rend sa musique d'une écoute agréable. Adaptant son univers musical aux mots du livret, il offre une musique très imagée, dans l'esprit des musiques de film et dans celui des climats comme le jazz peut créer autour des sentiments immédiats.

Parmi les chanteurs, la voix timbrée et éclatante de la soprano (Laura) domine superbement la distribution. A ses côtés le baryton (Alec) complète magnifiquement le couple. Chez ces deux interprètes, comme chez les autres protagonistes, on appréciera l'excellente diction d'un idiome anglais toujours difficile à chanter.

S'il fallait donner un petit bémol à cet enregistrement, nous le donnerions à la direction d'orchestre de qui, par respect excessif des solistes a tendance à réfréner par trop le son de son orchestre lorsque les chanteurs s'expriment. L'ensemble dramatique perd ainsi un peu de sa matière.

(Visited 164 times, 1 visits today)