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Matthias Goerne dans Bach

Formation de type Mozart, l'Orchestre de Chambre de Bâle (Kammerorchesterbasel) joue régulièrement sous la direction de « baroqueux » tels Giovanni Antonini, Paul McCreesch, Christopher Hogwood ou Paul Goodwin, mais également en petit effectif (une quinzaine de musiciens ici), dirigés du violon par .

Cette formation a par ailleurs l'honneur d'accompagner des artistes lyriques qui remplissent une salle sur leur nom (Cecilia Bartoli, Andreas Scholl, Angelika Kirchschlager…).
C'était le cas avec , dans un programme « bateau » de musique baroque. Depuis l'édition de la brochure de la saison 2011/2012 de la Cité de la Musique, le programme de ce concert a changé et le soliste étant souffrant, c'est finalement deux cantates pour basse de JS. Bach et quelques compléments orchestraux qui étaient proposés au public.

Dans l'Ouverture (suite) tirée de la deuxième partie de la Tafelmusik de Telemann et le célèbre concerto de Corelli, les musiciens assurent correctement, mais il manque l'étincelle ou l'émotion qui peut rendre ce répertoire captivant. Avec et Kerstin Kramp en soliste, le Kammerorchesterbasel donne par ailleurs une version honnête de l'inévitable Concerto pour violon, hautbois et cordes BWV 1060 de Bach. Le public attendait cependant avant tout , très grand Liedersänger actuellement, mais pas à proprement parler un spécialiste de musique ancienne et baroque. Indépendamment du calendrier liturgique, il interprétait donc au cours de ce concert la fameuse Cantate BWV 82 (pour la Purification de Marie et la Présentation de Jésus au Temple) et, sans chœur, la Cantate BWV 158 (destinée au troisième jour de la fête de Pâques), deux œuvres qu'il enregistra en 1999 (Decca) et qui renvoient (partiellement pour la seconde) au thème de la mort libératrice. Les deux cantates mettent également en valeur un soliste instrumental, le violon dans la BWV 158 et le hautbois dans la BWV 82. Le baryton au timbre soyeux si reconnaissable incarne ce qu'il chante, la sérénité de l'homme face à la mort, et ce, malgré ses limites du moment (faible projection, vocalises pas très nettes, un peu juste dans le registre grave). Rejoint par le trompettiste (sur un instrument naturel) de la formation helvétique, il offre même en bis l'aria « Großer Herr, o starker König » tiré de l'Oratorio de Noël de Bach.

Crédit photographique : © Marco Borggreve

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