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Au salon de Monsieur de Saint-George

Le programme est beau. C'est d'après des documents du XVIIIe siècle, conservés à la Bibliothèque nationale de France, que les trois musiciens ont constitué ce récital donnant l'impression de se trouver dans un salon de Monsieur de Saint George.

Excepté la Sonate III pour violon et clavecin, extraite des Trois sonates pour le clavecin ou forte-piano avec accompagnement de violon obligé…, publié à Paris en 1781 par Pierre Le Duc, les morceaux que l'on peut entendre ici, tous des œuvres écrites ou transcrites par le Chevalier de Saint-George, sont tirés de partitions manuscrites. Le mélange de genres – purement instrumental, voix accompagnée de clavier ou d'un ensemble – crée une ambiance « vraie ». C'est donc une mine d'or ou une caserne d'Ali Baba pour les amateurs.

joue sur deux instruments, un clavecin de Benoist Stehlin (Paris, 1750) et un pianoforte carré de Longman & Broderip (Londres, vers 1795), très populaire dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. La sonorité aérienne et fragile du clavecin, enregistrée un peu en retrait par rapport au violon et à la voix, produit un effet tout à fait gracieux. Pour les pièces vocales, la soprano prête sa très belle voix teintée de mezzo qui s'approche même du soprano dramatique, mais sa diction est parfois lourde ; même si ces airs portent sur la peine et les tourments de l'amour, on aurait grandement apprécié un peu plus de légèreté dans l'émission vocale également. Quant au violon, nous regrettons qu'aucune indication ne soit fournie sur l'instrument. Mais le jeu assez retenu de s'intègre parfaitement dans l'ensemble, de manière extrêmement agréable. La voix et le violon semblent quelque peu amplifiés, nous ne savons trop s'il faut l'imputer à la résonnance naturelle de la salle ou au mixage, mais cela n'est nullement exagéré, et ajoute au contraire une touche de plus. Autre remarque : le dessin (de Cabu) sur la jaquette pourrait suggérer l'idée que ce disque est destiné à des enfants, mais nous précisons que tel n'est pas le cas.

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