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Bartók en finale du super bowl

Avec ce volume, la chef américaine poursuit son anthologie des œuvres orchestrales de . Passée inaperçue dans un contexte discographique des plus relevés avec la prestation d'orchestres aussi redoutables que ceux de Chicago et Cleveland avec Pierre Boulez (DGG), la chef ne déméritait pas mais elle s'accroche à une vision dopée aux amphétamines et aux stéroïdes. Ce quatrième volume ne fait pas exception.

La tenue de l'orchestre de Bournemouth est  assez impressionnante dans son homogénéité et ses dynamiques. À la tête d'une machine inoxydable et carénée, la musicienne avance la tête dans le guidon : les angles sont saillants et les tuttis explosifs avec ce qu'il faut de précision. Mais ce Bartók purement orchestral n'a pas la dimension analytique que peuvent y mettre des chefs comme Boulez ou Christoph von Dohnányi (Decca) et elle ne possède pas ce sens de la transe instrumentale d'un Georg Solti (Decca). On en reste donc à une belle lecture de la partition avec des effets un peu trop brutaux. Dans tous les cas, ceux qui  cherchent le sens de la tragédie d'un Ferenc Fricsay (DGG) en seront pour leurs frais.

On ne change pas de registre avec la lecture de la redoutable Musique pour cordes, percussions et célesta. Le galbe des cordes et leur puissance sont indubitablement impressionnants mais on cherche en vain une acuité ou un drame. A l'image de l'interprétation techniquement irréprochable mais émotionnellement vide de James Levine à Berlin (DGG), fait ronronner sa machine instrumentale sans détermination.

Ce disque n'est certes pas déshonorant, mais, sur le créneau économique, les prestations de Georg Solti, Pierre Boulez, Fritz Reiner (RCA) ou Herbert von Karajan (DGG), nous emmènent bien plus loin dans l'exploration du message du compositeur.

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