- ResMusica - https://www.resmusica.com -

Jeunes voix à Auvers-sur-Oise

Pour son week-end d'ouverture, le Festival d'Auvers-sur-Oise promeut la relève française du chant lyrique. Quatre jeunes chanteurs des plus talentueux, Suzanne et , Catherine Trottman, et , qui avaient suivi l'an passé la Master Class de Gundula Janowitz lors de la précédente édition du Festival, se retrouvent en concert autour d'un programme d'airs d'opéras.

Vingt ans pour les plus jeunes, bien nés, solidement formés au CNSMDP ou à la Guildhall School de Londres, tous ont déjà en bagage des enregistrements remarqués par la critique ou décroché des rôles d'opéra importants. Haendel et Mozart ont eu ici de quoi valoriser les capacités vocales des chanteurs, leurs timbre, présence, et sens du jeu scénique.

En prélude au concert était donné “Solennels”, une pièce pour soprano et piano de , compositeur invité du Festival. Sur un texte tiré des Belle du Seigneur d'Albert Cohen, la musique se pare de couleurs en demi-teintes, ravivées par le jeu délicat de au piano. C'est la soprane qui ouvre le concert. Nous découvrons un voix rare, avec de très beaux graves, dénotant une certaine nostalgie, et chargeant d'émotion l'oeuvre de Zavaro. A la sensibilité de la première répond la luminosité et la fraîcheur de , défendant avec virtuosité dans le “Non disperar, chi sà” du Giulio Cesare de Haendel, toutes deux nous livrant des interprétations aux nuances ciselées.

Puis viennent les ariae de Mozart, avec le “Parto, parto” de la Clémence de Titus, chanté par la mezzo , dans un jeu tout en puissance, avec une présence assurée et le sens du drame, et un timbre d'une belle richesse. Grande présence également du baryton Laurent Arcaco, tout simplement formidable dans les airs “Hai gia vinta la causa” des Noces de Figaro, et “Finch' han dal vino” de Don Giovanni, dans le digne sillage d'un Ruggiero Raimondi, avec une grande précision et clarté dans les récitatifs, sachant mettre l'humour et l'énergie suffisante pour emporter l'adhésion du public.

Les chanteurs nous ont également offert de très beaux duos, laissant deviner une certaine complicité à travers leur jeu, comme dans le “Papageno, papagena” avec et .

Quant au pianiste , il a su apporter par son accompagnement une touche de poésie romantique aux opéras mozartiens. Son interprétation de la transcription de la Symphonie de Malher, toute de délicatesse et de profondeur a été l'un des moments forts de ce concert.

Crédit photographique : © Dominique Martinelli

(Visited 673 times, 1 visits today)