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Messie de poche à Versailles

Comment mieux célébrer la fête de la musique qu'en venant écouter l'œuvre la plus monumentale de Haendel, qui plus est dans le cadre idyllique de la Chapelle Royale du Château de Versailles : le fameux Messie ?

et son ensemble l'ont mis au programme du festival « Le Triomphe de Haendel » de Versailles pour deux soirées consécutives (nous assistons à la seconde), œuvre qu'ils connaissent bien puisqu'ils en ont réalisé une récente gravure (solistes quasi identiques). D'ailleurs les mêmes caractéristiques en ressortent : des solistes aux moyens vocaux limités, un orchestre et un chœur aux effectifs restreints. En effet, nous sommes en présence de 4 solistes qui chantent non seulement les airs solo mais viennent aussi soutenir le chœur dans toutes ses interventions (chœur seulement constitué de 2 choristes par pupitre, 8 choristes au total). On a le sentiment que la fameuse théorie de Joshua Rifkin à propos des œuvres de Bach substituant les masses chorales au profit des seuls solistes ait fait contagion à Haendel  (pour des raisons d'économie financière ?)! Il en résulte un son orchestral plutôt émacié mais des ensembles choraux d'un volume sonore impressionnant au regard du petit nombre d'intervenants. L'implication de chacun d'entre eux devient alors capitale. A noter la belle couleur qu'apporte la voix de contre-ténor (David Martin) mêlée à celle des 2 altos.

Côté solistes « officiels », à part , baryton-basse à la voix richement timbrée, souple et sonore, totalement impliqué et conteur hors pair, le reste des interventions solistes déçoit : soprano à la voix d'enfant, deux mezzos aux timbres pauvres à la limite de la voix parlée (Oitzinger) fissent par provoquer l'ennui ; enfin un ténor inégal. Tout ce « petit monde » est énergiquement dirigé par , assis au clavecin.

La version de ce Messie date de 1742 (révisée un an après la première représentation) et ne manque pas de surprendre l'auditeur persuadé de maîtriser l'œuvre, car bien des pièces diffèrent et ne manquent pas de susciter l'intérêt. Intérêt qui s'est même mué en jubilation le temps d'un Hallelujah triomphal ainsi qu'un chœur final du plus grand effet.

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