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Une discothèque idéale bien sommaire

Depuis 2004, la revue Classica publie avec les éditions Actes Sud de petites monographies de compositeurs, sous la plume (entre autres) de ses rédacteurs.

En cette fin d'année 2012, pour marquer la quarantième parution de cette collection, sort une « Discothèque idéale de la musique classique » sous la houlette de Bertrand Dermoncourt, directeur de la rédaction de cette revue. Il y avait eu un précédent, en 2000, plus étoffé, par les mêmes, sous le titre « La discothèque classique en 500 CD», puis un autre en 2002 consacré aux disques parus en collection économique, même s'ils ne remplaçaient pas les guides du duo Piotr Kaminski/Jean-Charles Hoffelé, chez Fayard (années 1990), malheureusement supprimés, ou dans un genre différent les guides anglo-saxons (Penguin, Gramophone…).

Pour chaque compositeur retenu ici, un ou plusieurs disques sont proposés, accompagnés d'un court texte. Figurent également quelques versions alternatives et orientations pour approfondir. On retrouve de grands classiques du disque, essentiellement des années 1960 à nos jours (Eric Le Sage dans Poulenc ou Schumann, dans JS. Bach, dans Boccherini, dans Ravel…), des choix qui se tiennent globalement. Le problème vient plutôt des absences, il est vrai inévitables dans un guide de ce format. L'ouvrage se cantonne à ce qu'on appelle communément le « grand répertoire » (quatre cent œuvres, d'Hildegard von Bingen à John Adams), surtout du XVIIe à la première moitié du vingtième siècle, alors que l'enregistrement sonore, plus que centenaire, a beaucoup fait pour la découverte de la musique antérieure à 1600 et, dans une moindre mesure, pour la création contemporaine sous toute ses formes. L'amateur peut donc se passer d'Obrecht, Janequin, Taverner, Morales, Cabezon, Caccini, Marenzio, Dowland, Titelouze, Praetorius, Gibbons… ou plus près de nous, de Ropartz, Schmitt, Reger, Turina, Martin, Milhaud, Walton, Jolivet, Dallapiccola, Stockhausen, Xenakis, Henze, Berio, Boulez, Henry, Eötvös, Kurtag, liste naturellement non exhaustive. L'éditeur n'a par ailleurs pas jugé bon d'inclure un index en fin d'ouvrage.

Par ses limites, ce guide intéressera donc plutôt le néophyte désirant s'ouvrir à la musique dite classique. Le mélomane plus chevronné peut passer sa route… et retourner sur Internet pour se documenter, écouter, voir, se faire un avis…

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