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Cité de la Musique : Minkowski dans son jardin

Difficile de passer à côté : Grenoble fêtent leur trente ans en 2012, l'année correspondant par ailleurs aux cinquantième anniversaire de . Programmé rien moins qu'à sept reprises en un peu plus d'un mois entre la Cité de la Musique et la Salle Pleyel, le chef français proposait ici un programme baroque allemand mettant en regard deux tubes du répertoire sacré (Dixit Dominus de Haendel et Magnificat de JS. Bach), souvent donnés ensemble du fait d'un effectif et d'une durée assez similaire.
Avant chacune de ces œuvres, les interprètes proposaient une pièce instrumentale. Haendel en début de première partie de programme et un des Concerti grossi de l'opus 3 (que Minkowski avait enregistré pour Erato en 1992), avec orgue solo, Bach, mais, Wilhelm Friedmann, dans la seconde, et un Adagio et Fugue pour deux flûtes et orchestre. Ces deux œuvres permirent de mettre en valeur, et de belle manière, des membres de l'orchestre, Francesco Corti dans le Concerto grosso de Haendel, Florian Cousin et Jean Brégnac dans WF. Bach, mais ce sont les œuvres vocales qui suscitaient particulièrement la curiosité. fait en effet parti des interprètes convaincus du bien fondé d'un chœur à « un soliste par partie » (Joshua Rifkin) dans ce répertoire (les notes de programme annonçaient d'ailleurs de façon un peu péremptoire : « version originale pour cinq voix « ). Il présentait donc, comme il l'avait fait dans la Messe en si, ces deux œuvres avec un ensemble de solistes, renforcés seulement par quelques ripiénistes dans certains passages choraux. Le résultat s'avère ici assez contrasté. On cherche vainement tout esprit religieux dans ces interprétations au profit d'une vision, ce n'est guère une surprise, éminemment théâtrale, animée, bouillonnante, nerveuse, à l'image du violoncelliste et continuiste Frédéric Baldassare, particulièrement investi. L'orchestre (mise à part quelques fâcheux accidents du pupitre de trompettes dans le Magnificat…) convainc dans l'ensemble plus que les chanteurs. Pris individuellement, ils ne déméritent pas (excepté , bien décevante), mais les ensembles posent problème : peu d'homogénéité (au détriment des femmes), de souplesse, de rondeur dans les couleurs vocales mais des individualités qui ne semblent guère s'écouter mutuellement. Dommage.

Crédit photographique : © Marco Borggreve

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