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Le Dvořák massif de José Serebrier

Pas de repos pour qui, à peine après avoir terminé une belle intégrale des œuvres de Glazounov, se lance dans les Symphonies de Dvořák. On tient là un véritable stakhanoviste des studios qui multiplie les parutions chez Naxos et Warner au point de, presque rivaliser, avec le peu sage Gergiev, dans son record de publications annuelles.

Au niveau interprétatif, on ne se relèvera pas la nuit pour ce patchwork Dvořák. L'écoute commence même très mal avec une Danse slave n°8 grossière, pachydermique et savatée par des effets de manche démonstratifs. La Symphonie n°7 est mieux cernée dans son fini instrumental et ses gradations, mais le chef privilégie, à tort, une optique néo-brahmsienne plus ou moins vintage avec un trait délibérément épais et des dynamiques appuyées. C'est tout le développement et la logique de cette musique qui s'évapore sous cette battue trop riche en calories et sucre-ajoutés. Pourtant, cette Symphonie n°7 est une réussite en comparaison aux lectures atones et mortifiantes des Symphonies n°3 et n°6. Serebrier ne semble pas avoir d'idées et laisse son orchestre avancer sans lignes directrices. On sent les musiciens calés sur le rythme du pilote automatique. La prise de son, qui manque méchamment de netteté n'arrange pas les affaires d'un orchestre déguenillé. Les brides proposées, sans logique, en complément, ne s'affirment nullement, plombées par une direction toujours plate.

La discographie, même récente, de ces partitions plongera ces disques, dans un oubli immédiat. Retour aux valeurs sures : Sir Charles Mackerras (Supraphon), Claus-Peter Flor (Bis), Neumann (Première intégrale pour Supraphon) ou Witold Rowicki (Decca) pour un  Dvořák dégraissé et bondissant.

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