Après un beau disque Hector Berlioz, l'Orchestre national de Lyon et Leonard Slatkin entament une anthologie Ravel bien venue car au fond, si les albums dédiés aux grands tubes pullulent, les anthologies complètes ne sont plus si fréquentes au catalogue. Passionné de découvertes, on parie que le chef américain saura retrouver des raretés et des orchestrations peu usitées à l'image de la Pièce en forme de habanera orchestrée par Arthur Hoeree.
Ce premier volume articulé autour du Boléro et de la Rapsodie espagnole est d'un très solide niveau. En chef de métier et musicien cultivé, Slatkin sait tenir fermement son orchestre pour le faire sonner avec éclat et précision tout en respectant une typologie instrumentale assez française dans ses timbres tamisés (très beaux vents). On regrette tout de même une main trop ferme qui serre un peu trop l'inspiration des musiciens, mais on suppose que ce disque rigoureux trouvera tout son sens dans le cadre de l'anthologie complète.
Cela étant on est doublement satisfait par cette galette : l'orchestre renoue avec un niveau technique et artistique digne de sa renommée passée sous la baguette d'Emmanuel Krivine et il est heureux de voir un orchestre français travailler au disque, de façon assidue, son répertoire naturel.