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Le Gay Paris de Jean Françaix

Avec deux parents musiciens et une très précoce immersion dans le monde de la musique, n'allait plus jamais le quitter et acquérir cette expression naturelle, animée et festive si caractéristique de son art centré sur le dominant plaisir offert aux auditeurs. A bien des égards et à juste titre on souligne sa filiation avec Emmanuel Chabrier et Francis Poulenc. Ces liens rendent compte de tant de partitions emplies de délicatesse, d'élégance et de charme brillant. L'esprit dit français de son catalogue affiche une grande constance esthétique.

Né au Mans, c'est à Paris qu'il monte en 1922 pour travailler la composition auprès de la très réputée Nadia Boulanger, puis le piano avec Isidor Philipp en 1926. Dès leurs exécutions publiques, ses premières musiques rencontrent le succès par leur raffinement et leur gaité. Sans limite et avec une apparente facilité il aborde tous les genres, charme de nombreuses oreilles et voit sa musique interprétée par des exécutants de premier plan. Dans les années 1940 son style tonal et dégraissé (néoclassicisme) ne correspond plus guère à la musique de l'après-guerre notamment en France (post-sérialisme, intellectualisme), car l'Allemagne lui réserve un accueil autrement plus positif. Mais au total sa musique est diffusée dans le monde entier et lui-même la joue partout au piano sur lequel il excelle. Il collabore avec la danse, le cinéma, l'opéra et surtout égaie les salles de concert et les programmations radiophoniques pendant plusieurs décennies. Sa constance stylistique et sa distanciation d'avec les modes et les chapelles expliquent l'homogénéité de son charmant catalogue. La présentation qui précède correspond fidèlement aux interprétations de très grande qualité présentes sur un CD qu'il faut découvrir.

D'excellents instrumentistes nous ravissent en exécutant cette musique sautillante et joyeuse. L'excellent clarinettiste , en compagnie de l'Orchestre de Bretagne dirigé par lui-même, défend au mieux le Concerto pour clarinette et orchestre de 1967. La trompette d'Eric Aubier convainc aussi bien dans le Gai Paris (1975) avec l'Octuor à vent de Paris cette fois dirigé par que dans la Sonatine pour trompette et piano en compagnie de . Tous les autres musiciens, du même haut niveau technique et artistique, concourent à la pérennité d'une musique trop peu diffusée en France. Bravo !

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