Edward Gardner poursuit son intégrale des œuvres symphoniques de Witold Lutoslawski. On suppose que ce projet sera terminé à la fin de l'année 2013, qui voit les célébrations du Centenaire de la naissance du compositeur polonais.
Cet album évolue à travers l'évolution créatrice du musicien. Composée à l'orée des années 1950, la Petite suite est tirée d'airs folkloriques de la musique polonaise. Elle est une sorte de prélude au grandiose Concerto pour orchestre, qui reprendra une partie de ses thèmes. Le compositeur y témoigne déjà d'une maîtrise stupéfiante de l'orchestration. A l'autre bout de ce parcours discographique, la Symphonie n°2 (1965-1967), est un jalon majeur de l'œuvre du compositeur. La richesse des textures harmoniques rencontre une orchestration riche et foisonnante.
Composé à l'initiative de Rostropovitch, le Concerto pour violoncelle est devenu l'un des classiques de la seconde moitié du XXe siècle. Cette œuvre connaît ici sa huitième réalisation discographique, une sorte de phénomène de société pour un concerto composé en 1970. Remarqué dans ses précédentes apparitions pour le label Chandos, Paul Watkins possède une puissance sonore et une technique superlatives, deux atouts majeurs pour explorer les recoins de cette partition. En complément, le soliste et le chef offrent la courte Grave, dans sa version pour violoncelle et orchestre de chambre.
La baguette au laser d'Edward Gardner explore les moindres recoins de cette musique étincelante. Rompu aux musiques contemporaines les plus exigeantes, l'Orchestre de la BBC s'avère particulièrement à son aise dans ce répertoire. Certes, il existe, chez Naxos, une intégrale Lutoslawski à vil prix menée par Antoni Wit, mais le projet d'Edward Gardner bénéficie d'un confort d'écoute et d'une qualité orchestrale qui font la différence.