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Reigen au CNSMDP : du beau travail

Cela fera vingt ans le mois prochain que Reigen (La Ronde) a été créé au Théâtre de la Monnaie. L'œuvre a bénéficié d'une belle carrière pour un opéra récent, comptant plusieurs reprises en Europe, des passages à la télévision et une publication sur disque. Et pourtant, c'est une occasion à ne pas manquer que cette série de représentations au Conservatoire de Paris, qui durera jusqu'au 13 février.

Certes, on pouvait craindre que la réduction des forces instrumentales à un tiers de l'effectif original ne diminue l'éclat de l'orchestration, qui demeure un des principaux attraits de l'opéra. En réalité, dans cette version de chambre due au saxophoniste du groupe , , on retrouve une large palette de couleurs, grâce aux cuivres, aux percussions, aux harpes et au célesta. Le compositeur était présent aux saluts, lui qui affirmait redouter que l'on arrange son orchestration (cf. l'entretien avec Pierre Flinois paru dans l'Avant-scène opéra n° 160).

Il faut reconnaître que l'exécution musicale est d'un niveau remarquable. et son équipe ont visiblement préparé les jeunes élèves avec le plus grand soin. La qualité du jeu instrumental impressionne tout autant que la maturité des chanteurs. Chacun, distribué dans le rôle le plus adapté à sa voix, se montre très accompli en matière de diction et de naturel du phrasé. Et, comme le veut la formation lyrique moderne, le jeu est déjà aussi professionnel que le chant.

La réalisation scénique laisse peut-être plus à désirer que la partie musicale, bien que l'action scénique soit dirigée avec efficacité, et que l'ensemble fonctionne sans aucun problème. Les copulations, entre réalisme et pas de danse, sont adroitement traitées. Pour le reste, la mise en scène reste à la surface d'un texte, il est vrai assez fuyant.
Un très beau travail collectif.

(La Femme de chambre) ; Romain Dayez (Le Comte) & Marie-Laure Garnier (La Cantatrice) © Ferrante Ferranti

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