Les mélodies de Philippe Gaubert – dont certaines sont enregistrées ici pour la première fois – représentent le mélodisme français d'après-guerre, entre les années 1920 et 1930.
Le choix des poèmes, en particulier ceux de Paul Fort, amène le compositeur à créer un accompagnement autonome de la voix, raffiné mais pas maniéré, très équilibré quant aux ressources pianistiques entre les deux mains.
Des deux chanteurs, on retiendra une certaine neutralité relativement aux couleurs, comme si la musique et la poésie devaient parler d'elles-mêmes. Il n'y a pas de surenchère expressive, ce que l'on appréciera. Pour Mélanie Boisvert, le registre médium aigu et suraigu reste moyennement compréhensif surtout aux passages forte, tort malheureusement partagé par 99% de ses consœurs. Le baryton Lionel Peintre est lui toujours parfaitement compris.
Alain Jacquon respecte cet univers de subtilités et ce ton si caractéristiques de la mélodie française, exercice toujours redoutable pour les interprètes, et ne couvre jamais ses chanteurs.
Dans le recueil Chansons pour me consoler d'être heureux, on portera une attention particulière à la Complainte du petit cheval blanc dont un autre chanteur-poète reprendra le texte bien des années plus tard et traitée de manière tout autre : Georges Brassens !