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La Neuvième tambour battant à Dijon

Œuvre mythique, avec ses moments poignants, cette symphonie dégage à la fin une énergie formidable. A la tête de l', des chœurs de Dijon et de Chalon réunis pour l'occasion, a su traduire cet élan rassembleur. Dans un mouvement généreux, il a par ailleurs remercié le compositeur pour avoir inspiré ces émotions musicales toujours actuelles.

Ce chef aborde ce répertoire avec une sensibilité toute italienne : sa gestique est démonstrative, son interprétation dégage des contrastes assez marqués ; il faut admirer la façon avec laquelle il obtient les fortissimos d'un orchestre qui ne demande qu'à se précipiter dans la puissance sonore, comme au début du scherzo, mais il sait aussi obtenir des effets plus mystérieux, comme au commencement de la symphonie. L' possède du brio, et le premier violon sait évidemment donner les impulsions nécessaires ; malgré quelques infimes décalages qui existent parfois entre les pupitres de vents et de cordes, l'œuvre de Beethoven est interprétée à la fois avec énergie et sensibilité. On remarque en particulier le très beau récitatif des cordes graves au début du final, la variation réussie de la marche militaire, ou encore la pâte sonore émouvante du début du mouvement lent.

Les parties vocales sont satisfaisantes et le ténor emporte l'adhésion avec son solo. C'est la première fois que le chœur de l'Opéra de Dijon s'adjoint l'Opus 71 de Chalon-sur-Saône, mais l'expérience vaut la peine d'être renouvelée : en effet, le dynamisme, la précision des attaques, l'homogénéité sont au rendez-vous ! Même si l'articulation des paroles est rendue difficile par leur nombre, ces choristes communiquent au spectateur une énergie pleine de jeunesse. Là, on reçoit en pleine poitrine le message de Beethoven et de Schiller : « Joie !… Tous les hommes deviennent frères, là où tes douces ailes reposent…  Soyez unis par millions ! Que ce baiser enlace l'univers !… ».

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