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Un Beethoven héroïque par l’Orchestre de Chambre de Paris

C'est avec la célèbre musique de scène de Fauré, Pelléas et Mélisande, que s'ouvrait ce concert, non sans quelques inquiétudes concernant la direction pour le moins agitée de . Une étrange dichotomie laissa tout d'abord la salle un peu perplexe : les nombreuses gesticulations du chef qui venaient sans cesse contredire l'atmosphère nocturne et mélancolique de l'œuvre finirent réellement par devenir perturbantes. Seuls quelques passages tragiques, soulignés par des cuivres quasi-wagnériens pouvaient éventuellement mériter une telle véhémence -et encore ! C'est fort regrettable, car les yeux fermés, le résultat sonore s'avère plutôt convaincant, on aura noté par exemple le soin apporté aux contre-chants ou encore, la belle expressivité du hautbois. Néanmoins, ce petit faux-départ fut vite oublié devant la présence charismatique de . La direction, beaucoup plus fluide, a su ponctuer intelligemment les gracieuses envolées du pianiste dont le jeu perlé et extraordinairement clair a fait merveille dans Mozart. Le deuxième mouvement, un Andante aux accents douloureux a particulièrement mis en valeur le phrasé expressif tout en retenue du soliste avant d'enchaîner sur un final débordant de vitalité et interprété avec une aisance enfantine. Après l'entracte, l' a déployé toutes ses potentialités dans une Symphonie « héroïque » absolument magistrale. Cette fois-ci, semblait parfaitement dans son élément : sa direction précise et énergique était en parfaite concordance avec la puissance de l'œuvre. Dès le premier accord, son objectif est apparu limpide : dépoussiérer Beethoven et offrir une relecture moderne de ce chef-d'œuvre en mettant en lumière les aspects ô combien visionnaires de cette musique. Une mission réussie avec brio, qui a permis par ailleurs d'admirer la belle homogénéité des pupitres ainsi que l'investissement remarquable des solistes.

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