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Daniele Gatti ouvre le cycle Tchaïkovski au TCE

À la direction de l', , interprète d'un passionnant Roméo et Juliette, inaugure, idéalement le cycle Tchaïkovski : cinq concerts à l'affiche d'octobre à mai, pendant lesquels le chef italien dirigera, entre autre, les six symphonies du compositeur.

S'inspirant du drame de Shakespeare caractérisé par la haine entre Capulets et Montaigus et l'amour des deux jeunes amants de Vérone, Tchaïkovski écrit avec Roméo et Juliette une de ses plus belles pages de musique, nous plongeant dans une atmosphère très romantique.

Malgré un début légèrement froid, la puissance de l'orchestre explose sur le thème agité de l'ouverture-fantaisie en même temps que le pathos l'emporte sur le chant d'amour. Gatti souligne brillamment les variations rythmiques de l'œuvre afin d'en mettre en valeur ses tensions sonores et le lyrisme poussé. La précision des percussions, l'habilité technique des cordes et les couleurs des vents relèvent d'une lecture bien soignée et d'une remarquable attention pour les détails. On a l'impression, tout de même, qu'on privilégie l'enchaînement des différents épisodes au détriment de la narrativité.

, dans une scintillante robe rouge fait briller la Rhapsodie sur un thème de Paganini de Rachmaninov. Virtuose du piano, cette jeune géorgienne possède sans doute une technique solide, une belle puissance sonore et une certaine théâtralité dans le geste mais elle manque un peu d'effusion lyrique. Son talent ne semble pas assez mûr pour aller au-delà de la simple justesse des notes et de la dextérité qui l'amène parfois à accélérer, générant un évident décalage entre le piano et l'orchestre.

S'inscrivant dans le fil rouge du symphonisme russe, les poèmes symphoniques d' héritier de l'école d'orchestration de Rimski-Korsakov, clôturent l'idéal voyage en Italie spécialement conçu par le chef d'orchestre . Les fontaines de Rome et Les pins de Rome, tirés d'un triptyque illustrant de différents lieux, monuments et fêtes romaines, nous plongent dans les rues de la capitale italienne. Dans le premier poème le regard du compositeur capture quatre moment de la journée : La fontaine de la villa Julia à l'aube, La fontaine du Triton le matin, La fontaine de Trevi à midi et La fontaine de Villa Médicis au coucher du soleil. Aux différents plans sonores se superposent ainsi autant d'images évocatrices du paysage qui rappellent en filigrane l'atmosphère de la Dolce vita de Fellini. La belle interprétation de l' se caractérise surtout par des couleurs sonores vives et élégantes, des timbres brillants mais jamais excessifs qui culminent dans le triomphe des trompettes évoquant, dans Les Pins de la via Appia, les légions romaines qui montent au Capitole.

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