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Hindemith symphonique avec Christoph Eschenbach

Les 60 ans de la mort d'Hindemith continuent de passer quasi-inaperçus dans le flot des parutions discographiques. Venant après un album centré sur les œuvres pour violon, édité chez le label suédois Bis, c'est Ondine, un autre label du nord de l'Europe, qui s'illustre avec un autre disque, cette fois centré sur des pièces de bravoures symphoniques et sur le Concerto pour violon.

Dans les brillantes Variations sur un thème de Weber  et dans l'exigeante Musique de concert pour cordes et cuivres, la battue précise et éclatante de fait briller les pupitres de l'orchestre de la radio de Hambourg. Le chef joue le côté brut de cette musique sans arrières pensées métaphysiques et écrite pour mettre en valeur la précision et le brio des orchestres. La discographie de ces pièces reste tout de même dominée par les gravures d'Herbert Blomstedt à San Francisco, magnifiées par une prise de son Decca de démonstration.

Dans le trop rare Concerto pour violon, la Japonaise se fait plus narrative que Frank-Peter Zimmerman dans son récent enregistrement avec Paavo Järvi.  Le violon se fait âme qui traverse la houle orchestrale troublée de cette partition composée alors que l'Allemagne avait sombré sous la botte des nazis. La violoniste joue sur les contrastes d'atmosphères et sur un travail de sonorité, plus que sur la puissance motorique.  Cette lecture est moins brillamment étincelante que celle de Frank-Peter Zimmerman, mais elle montre que ce chef d'œuvre peut se satisfaire de nombreuses approches.

Dans ce couplage, cet album est sans concurrence et il permet d'allier des chevaux de bataille symphoniques au merveilleux Concerto pour violon.  La prise de son de concert est de belle qualité bien qu'elle manque quelque peu de netteté dans la restitution de l'étagement des pupitres de l'orchestre.

Les parutions dédiées à Hindemith sont trop rares pour bouder notre plaisir devant cette publication.

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