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Hindemith en RDA, pour découvrir sa radicalité

A défaut d'une initiative éditoriale des Majors du disque Universal (DGG et Decca) et Warner (ex-EMI) qui auraient pu mettre en coffrets économiques leurs gravures des œuvres de à l'occasion des 50 ans de sa disparition, il revient au label Brilliant de compiler différentes galettes en provenance de la République démocratique allemande et de feu son label Eterna (puis Berlin Classics après la chute du mur). En effet,  de l'autre côté du Rideau de fer, le compositeur trouva un avocat dévoué en la personne du chef d'orchestre (1920-1990), pilier incontournable de la diffusion des modernités et auteur de gravures indispensables des œuvres de Berg, Schoenberg, Nono, Britten ou encore Penderecki….

A la tête des orchestres philharmonique de Dresde et radio-symphonique de Leipzig, il se confronte aux grandes pages orchestrales connues, comme la Symphonie « Mathis der Maler » ou moins connues comme les symphonies «Die Harmonie die Welt » ou « Pittsburgh».  Le chef, rompu aux musiques les plus redoutables, impose une puissance dévastatrice dans le rendu vertigineux de cette musique hantée par des figures ébouriffées  tombées d'un tableau de George Grosz ou d'Otto Dix. Le Hindemith de Kegel est très âcre et râpeux, presque inhumain dans sa dimension d'épopée urbaine qui ne laisse pas l'auditeur tranquille dans son dédale d'immeubles saillants et de tramways mécaniques démesurés. Le fini orchestral des orchestres est-allemands est très « brut de fonderie » ou anguleux et il manque de netteté, mais il colle à la vision éruptive et hallucinée du chef.

Le programme d' est complété par quelles pépites : les Variations symphoniques par la grandiose dirigée par et quelques partitions pour chœur d'enfants.

A ce prix, ce coffret est une aubaine pour découvrir la radicalité d'Hindemith, souvent  limité à un créateur « allemand » mélodiquement ennuyeux et stylistiquement académique.

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