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Les poètes au piano par les chanteurs de l’Académie de l’Opéra-Comique

Après la première série des poètes au piano, par les chanteurs de l'Académie de l'Opéra-Comique, au mois de janvier , voici la deuxième série avec des poèmes de et de . Si le langage poétique est délibérément celui du 19e siècle, le langage musical est plus diversifié : Un grand sommeil noir de Verlaine, mis en musique par trois compositeurs – Stravinsky (extrait de Deux poèmes de , op. 9, 1910), Varèse (1906) et Honegger (extrait de Quatre chansons pour voix grave, H. 184 no. 3, 1944) – est un bon exemple pour se rendre compte de la diversité de styles.

Lors du premier concert, nous nous sommes placées à gauche, face aux musiciens  ; puisque le piano – un quart de queue Yamaha – semblait sonner de manière très importante par rapport à la salle et aux voix, et ce malgré le couvercle mi-fermé, nous nous sommes assises à droite pour le dernier récital. Même constat. Sa sonorité, à notre sens trop moderne et généreuse, n'est peut-être pas adaptée à ce type de répertoire, plus intime, ni à l'acoustique de la salle. Nous aurions presque voulu entendre un Erard, ou mieux, un Pleyel, même du début du 20e siècle.

Le 14 mai, le baryton-basse déploie mieux son talent dans une expression grave et dramatique de Stravinski et de Honegger que dans la délicatesse de Fauré (Cinq mélodies de Venise), mais n'exploite certainement pas tous ses talents, une certaine timidité est sentie dans son interprétation. La mezzo interprète Spleen de Charles Bordes avec une gravité appropriée, choisit Ariette oubliées de Debussy et Un grand sommeil noir de Varèse, d'un style encore debussyste, qui vont bien au timbre de sa voix.

Le 16, le baryton exprime une lassitude dans Tristesse de Fauré et une passion languissante dans Au cimetière de Berlioz (extrait des Nuits d'été), mais dans Sur les lagunes (Berlioz), son timbre semble clair et lumineux pour un lamento. excelle particulièrement dans une interprétation tragique à souhait de Au pays où se fait la guerre (Duparc) et se démarque par une belle construction musicale dans Le spectre de la rose (Berlioz).

Pour conclure la série, les deux chanteurs exécutent en bis La Fuite, duo de Bizet, toujours sur le poème de Gautier, dont nous avons bien apprécié l'échange complice.

Crédit photographique © Pierre Grosbois

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