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Nikolaj Znaider et Cleveland illuminent Brahms

L'orchestre de Cleveland pose ses valises pour deux soirées données Salle Pleyel sous la direction de son directeur musical,

L'occasion d'admirer la perfection sonore d'un des plus beaux orchestres du monde dans un programme consacré à .

L'affiche ne laissait aucun doute sur l'importance de l'événement : L'orchestre de Cleveland dans un programme Brahms dans l'un des derniers grands concerts donnés dans une Salle Pleyel, encore dédiée à la musique « classique » pour quelques mois encore…
Aux commandes de cette formidable phalange, le directeur musical met les petits plats dans les grands, sans chercher à briller par un autoritarisme outre mesure.

« L'orchestre de Cleveland réalise une démonstration de force ».

Le célébrissime concerto pour violon fait la part belle au solide et talentueux Nikolaj Znaider. Après s'être observés en chiens de faïence dans l'allegro non troppo, chef et soliste finissent par se retrouver dans le mouvement lent. La sonorité très dense est sublimée par un vibrato sans faille. La projection naturelle du violon n'est jamais couverte par un orchestre de velours. Dans la course poursuite de l'allegro giocoso, la liberté de l'archet est souveraine, malgré d'infimes scories dans les notes de passage et les changements de position. Incontournable (et inévitable ?) bis, la sarabande de la Partita n°2 brille prudemment dans un parfait écrin corseté.

Dans la Symphonie n°1, l'orchestre de Cleveland réalise une démonstration de force dans l'équilibre des timbres et des couleurs. Welser-Möst reste constamment sur ses gardes, dirigeant avec distance et circonspection une musique qui exige bien davantage. Fort heureusement, quelques omissions dans les reprises permettent au premier mouvement de ne pas sombrer dans une beauté trop statique. Seule l'irruption de l'allegro final permettra de renouer avec ce qu'il convient d'attendre d'un chef dirigeant un ensemble de ce niveau. La Csárdás « Ritter Pásmán » de Johann Strauss fils ne méritait pas de conclure de façon aussi terne une soirée commencée sous les meilleurs auspices. La comparaison avec l'interprétation qu'en donna Carlos Kleiber au concert du Nouvel An de 1989 laisserait penser qu'il ne s'agit pas forcément de la même œuvre…

Crédits photo : Festival de Salzbourg, Fondazionepromusica.it

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