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Brahms à la hussarde par Thielemann

déçoit dans tous les compartiments de l'interprétation brahmsienne.

Il y a un an, le label Decca publiait l'intégrale des œuvres symphoniques de Brahms sous la direction de Riccardo Chailly à la tête du Gewandhaus de Leipzig. Acclamé par la presse internationale (et primé par un International Classical Music Awards 2014), ce coffret incarnait la quintessence d'une tradition revisitée par un chef soucieux de ravaler, à la tête d'un orchestre légendaire, l'approche de ces œuvres. En cette rentrée 2014, c'est au tour de DGG de publier une nouvelle intégrale des symphonies sous la baguette de ce . Le résultat est foncièrement catastrophique !

Avec Thielemann, on assiste à une débauche de rubatos mièvres et de tics de chefs. Le musicien veut jouer au chef avec force de minauderies et d'emballements incompréhensibles façon charge de cavaliers prussiens : les derniers mouvements des Symphonies n°1 et n°2 sont, à ce titre, exemplaires  d'une anti-interprétation absolue et pachydermique. La Symphonie n° 1, festival de fluctuations des tempi, en arrive à donner le mal de mer ! On pourrait épiloguer des heures sur la somme vertigineuse de vulgarités dans ce coffret qu'il vaut mieux ne pas écouter partitions en mains ! Pourtant l'orchestre saxon sonne avec une précision irréprochable ! A l'écoute, on repense tristement à ces mêmes musiciens dirigés par Kurt Sanderling dans l'une des plus belles intégrales Brahms du catalogue (RCA) !

Les concertos pour piano et pour violon proposés en complément sont les versions vidéos d'albums  précédemment publiés en CD.

Loin des lectures de Chailly ou de John Axelrod, déçoit dans tous les compartiments de l'interprétation. Venant après une intégrale Beethoven, toute aussi désastreuse (chez Sony), ce coffret pose question sur les conceptions du chef allemand, pourtant solide prétendant à la prochaine direction de l'Orchestre philharmonique de Berlin.

 

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