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Le Richard Strauss de Paavo Järvi

L' rodait le programme de sa tournée chinoise. 

Ce dernier concert de l' avant sa tournée chinoise nous permit d'entendre l'exact programme de la tournée, jusqu'au bis symphonique final. Consacré à le programme commençait par son plat principal, Ainsi parlait Zarathoustra, façon sans doute d'éviter de finir le concert sur Le Chant du somnambule et son pianissimo conclusif, moins propice à déchainer l'enthousiasme du public que la valse Molto con moto qui conclut le concert comme attendu sous un tonnerre d'applaudissement.

Cette super répétition générale du programme chinois commençait donc par la célébrissime Introduction immortalisé par 2001, l'Odyssée de l'espace marquée ici par la patte du chef qui choisit un tempo assez retenu, qu'on retrouvera, en toute logique, mais non sans prise de risque, dans les autres passages retenus de l'œuvre. Si ce style peut apporter un incontestable aspect majestueux fort bien venu il peut tout autant insinuer une certaine lourdeur à l'interprétation. Et ce soir la seconde nous parut l'emporter sur le premier, avec comme corollaire de rompre la continuité de l'œuvre qu'on ne perçut plus comme allant d'un seul jet de son introduction à sa conclusion mais comme une suite de séquences dont les plus animées furent les plus convaincantes.

La difficile Burleske qui ouvrir la seconde partie de la soirée fut une fort belle surprise, tant l'élan et l'énergie mis conjointement par le pianiste et le chef permirent d'apprécier à sa juste valeur cette pièce, pas si souvent à l'honneur des programmes de concert. Si l'interprétation aurait pu être ici ou là plus ironique ou second degré, elle n'en fut pas moins cohérente et ne manquait pas de panache. Après cette brillante interprétation venait la Suite d'orchestre que Strauss tira de son Chevalier à la rose  en 1944, plus de trente ans après la création de l'opéra lui-même. Le chef nous en offrit un festival de nuances, de changements de climats, de variations de tempo subito ou au contraire tout en souplesse, suivi comme un seul homme par son orchestre qui sembla prendre un malin plaisir à jouer malicieusement avec la musique de Strauss. L'aspect incontestablement ludique et léger de cette musique, au cœur de l'interprétation de ce soir, emballa le public qui eut droit à une Danse hongroise de Brahms tout aussi joueuse et enlevée.

Crédit photographique :  © Jean Christophe Uhl

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