Voici un disque superbe et qui réchauffe le cœur à l'annonce des fêtes de fin d'année.
Au confluent des deux cultures baroques, l'allemande et l'italienne, mariant l'interprétation solaire de Giuliano Carmignola et la fougue presque théâtrale du Concerto Köln, il offre d'abord une splendide lecture des trois concertos bien connus de Bach, les BWV 1041 à 1043 (pour ce dernier Carmignola cède sa place au premier violon de l'orchestre, Mayumi Hirasaki. et tient la seconde partie).
A la fois dansant dans les mouvements vifs et méditatif dans les adagios, l'archet inspiré de Carmignola restitue ces chefs d'oeuvre dans leur alliance inégalée de virtuosité et de profondeur ; il révèle avec beaucoup de finesse et de pertinence ce que l'écriture de Bach doit aux maîtres italiens qu'il a tant étudiés, copiés et transcrits. Mais le plus intéressant sans doute réside dans la (re) découverte des concertos BWV 1052 et 1056 dont on sait que la version pour clavecin qui nous est parvenue est en fait une transcription d'un original pour violon perdu. Avouons que la reconstruction de Marco Serino se révèle suffisamment astucieuse pour être crédible. Au sein d'une discographie pléthorique, cette nouvelle venue prend une place de choix parmi les versions sur instruments anciens (diapason de 415 Hz).