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Portrait sensible de Judy Garland par Raimund Hogue

Le chorégraphe passe deux heures avec le fantôme de Judy Garland.

Le chorégraphe poursuit ses portraits ultra-sensibles d'anciennes stars. Après le ténor Joseph Schmidt et la diva Maria Callas, c'est le parcours de l'actrice et chanteuse Judy Garland qu'il dessine dans « An evening with Judy« . La puissance d'évocation du spectacle est le résultat conjugué de la voix de la chanteuse et du corps du performer, décidé et fier.
Tout l'univers de Judy Garland, ici convoquée comme un fantôme, tient dans une seule petite valise noire placée au milieu du plateau. Un vinyl, une figurine, un imperméable, des lunettes noirs, un cache-pot plissé, divers châles en sortent l'un après l'autre. Comme un magicien, vêtu de noir, utilise ces accessoires avec un sens minimaliste de la mise en scène.
La bande-son, saisissante, alterne extraits d'interviews, de films (comme « Le jugement de Nuremberg ») et chansons. La voix chaude et tragique de Judy Garland emplit tout l'espace, nimbant l'émouvante silhouette en noir de Raimund Hogue. Derrière cette voix apparaissent les fêlures et les fragilités qui conduisirent Judy Garland à la mort par overdose de médicaments.
Malgré l'intervention de « guests », comme un danseur qui incarne Liza Minelli, le concept est cependant un peu ténu pour un spectacle de presque deux heures. Raimund Hogue gagnerait à faire un peu plus court pour garder intacte l'émotion.

Crédit photographique : © Luca Giacomo Schulte

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