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Antonio Pappano à domicile à Bruxelles

Quand est de passage à Bruxelles, le public accoure en masse pour applaudir l'un de ses musiciens préférés.

L'Orchestra dell'Accademia Nazionale di Santa Cecilia et son directeur musical sont en tournée européenne. Une tournée d' se doit naturellement de passer par Bruxelles, car directeur musical de La Monnaie entre 1992 et 2002, le chef y a laissé un souvenir impérissable, âge d'or musical du théâtre fédéral belge. Pappano et ses musiciens romains y jouent presque à domicile, acclamés par un public venu en nombre et qui accoure backstage saluer le musicien.

Fondé en 1908 et titulaire d'une grande histoire artistique, l'Orchestre de l'Académie nationale Sainte-Cécile passe pour être le meilleur orchestre symphonique italien. L'homogénéité des pupitres s'associe à de fortes individualités, en particulier dans la petite harmonie menée par un hautbois solo en grande forme,  sont des atouts maîtres pour la qualité de cette phalange où la joie des musiciens est communicative.

Débuter le concert avec l'Apprenti sorcier de , est délicat, mais la force dynamique des pupitres rencontre la capacité d'Antonio Pappano à animer la partition comme un petit opéra, succession de saynètes à la fois dramatiques et ironiques. En conclusion du concert, Pappano et ses musiciens affrontaient la Symphonie n°4 de , une curiosité pour un orchestre en tournée. L'oeuvre permet aux musiciens de montrer leur sonorité  claire et l'équilibre transparent des pupitres, loin des formations allemandes où les pupitres passent en force appuyés par des basses imposantes. Le Schumann de Pappano renoue avec un esprit d'un romantisme altier, baigné d'une lumière en clair-obscur sortie d'un tableau de Caspar David Friedrich.

Invitée de prestige de la partie concertante, la violoniste ne fait qu'une bouchée du Concerto pour violon de Tchaïkovski. Perfection technique et inspiration étaient au rendez-vous de ce moment de musique fondé sur un vrai dialogue avec l'orchestre.

Le public s'est vu rassasié de bis : tout d'abord la « mélodie » extraite de Souvenir d'un lieu cher  de Tchaikovski avec et l'orchestre, puis par une succession de bis italiens : l'ouverture de la Forza del destino et la danse des petits esclaves d'Aida de Verdi avant une coda, tendue comme une arbalète et instrumentalement  millimétrée,  du Guillaume Tell de Rossini.

Crédits photographiques : DR

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