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Lisbeth Gruwez en solo au Théâtre de la Bastille

Le premier solo de au Théâtre de la Bastille démonte les ressorts fascinants des discours des plus grands orateurs.

, c'est d'abord l'interprète inoubliable de Quando l'uomo principale é una donna, le solo de . Aujourd'hui chorégraphe, elle conserve de son expérience avec les plus grands noms de la danse belge (, mais aussi Wim Wandekybus, ou Sidi Larbi Cherkaoui) une double attirance vers l'énergie du mouvement et la rigueur conceptuelle de la construction dramatique.

Son premier solo It's going to get worse and worse and worse, my friend porte cette signature ambivalente. Il s'appuie sur la gestuelle, la puissante vocale et l'état de transe des discours des orateurs les plus célèbres. Hitler, Mussolini, Barak Obama, mais aussi ou le télévangéliste américain . s'est approprié tous ces gestes, ces mimiques, ces expressions pour les faire sienne.

Construit en trois parties, le solo donne à voir ce qui fascine dans ces discours public. Dans une première partie, Lisbeth Gruwez décompose chaque mouvement, n'en conservant que l'élan ou le caractère répétitif et incantatoire. La seconde partie met en scène une bande-son signée , autour des mots les plus universels du discours du télévangéliste. Enfin, la troisième partie, où le mouvement prend seul le relais, approche de plus près la transe et l'énergie dégagée par ces orateurs.

Elégante, racée dans un pantalon anthracite et une chemise blanche près du corps (costumes de la créatrice ), Lisbeth Gruwez est posée au centre d'un rectangle de lumière. Altière, elle ressemble à une torera ou à une cavalière, sévère et concentrée. Sa maîtrise de chaque inflexion, de chaque geste, de chaque nuance du discours rend son solo absolument fascinant.

Crédits photographiques : © Luc Depreitere

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