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Les révélations de l’ADAMI au festival Pablo Casals

Comme chaque année, le festival Pablo Casals de Prades consacre un concert aux révélations de l'ADAMI. Son lieu habituel, l'église de Catllar, et la date, toujours un 3 août, sont maintenant bien retenus dans l'esprit des habitants et des mélomanes, apportant un succès croissant au fil des années.

Mais c'est avant tout l'excellence des jeunes musiciens qui crée ce succès. Quatre instrumentistes et quatre chanteurs, donnant le meilleur d'eux-mêmes, réalisent une performance de très haut vol.

Chez les instrumentistes, la violoniste ouvre le bal avec deux pièces virtuoses (Introduction et Tarentelle de Sarasate et Mouvement perpétuel de Mandon), interprétées avec une grande vivacité qui est sa marque incontestable. Le pianiste se démarque avec le Nocturne en fa dièse majeur de Chopin et surtout avec Scarbo de Ravel, très inspiré, même si la pièce est détachée de son contexte : Gaspard de la nuit.

fait chanter et virevolter les cordes de son violoncelle dans le Pezzo Capriccioso de Tchaïkovski, mais aussi fait preuve d'une profonde élégance dans la Sonate de Poulenc. est une véritable virtuose de la clarinette. Le périlleux Caprice n° 5 de Paganini, originellement écrite pour violon, ne lui réserve aucun secret, il joue non seulement ces passages rapides avec une technique vertigineuse mais aussi avec une musicalité rare, et c'est grâce à cette musicalité qu'il captive la salle en exécutant la Rapsodie de Debussy.

Les chanteurs sont particulièrement excellents pour cette édition. Chaque voix, dotée d'un timbre affirmé et d'un caractère personnel, donne un réel plaisir d'écoute, d'autant qu'ils ont déjà un « métier » de scène. Tous les quatre ont une diction et une intonation juste pour chaque air choisi, faisant montre de leur capacité d'adaptation selon les styles.

La soprano est dotée d'une remarquable agilité colorature, lumineuse et transparente dans « Je romps la chaîne » (L'Amant jaloux de Grétry) et No, che non sei capace de Mozart, tandis que la mezzo Catherine Trottmann, qui a également une voix claire et resplendissante, met en valeur son sens dramatique (« Nobles seigneurs salut », des Huguenots de Meyerbeer ; « Parto parto » de La clémence de Titus).

Chez le ténor , nous apprécions particulièrement le répertoire français (« Ah, je vais l'aimer », Béatrice et Bénédict de Berlioz ; « J'ai 25 ans », Ciboulette de Hahn) mais aussi son assurance dans « Se il tuo duol » (Idomeneo). Enfin, a toutes les qualités vocales et scéniques d'une basse profonde, à des expressions authentiques, notamment « O misère des rois » (L'Enfance du Christ de Berlioz) et à une vivacité joyeuse (« O, wie will ich triumphieren » de L'enlèvement au sérail).

L'accompagnement, instrumental et vocal, est assuré par , pianiste dévouée aux jeunes talents, et capable de s'adapter à n'importe quel style.

Crédit photo © Hugues Argence

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