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Simone Young bientôt au bout de son intégrale Bruckner

arrive presque à la fin de son intégrale des onze symphonies de Bruckner. Mais son enregistrement de la 9e ne va pas au bout de ce que contient ce chef-d'œuvre et, surtout, néglige les acquis de la musicologie relatifs au finale, inachevé mais existant, de la partition.

La cheffe australienne est en passe de boucler son intégrale des symphonies d' avec le philharmonique de Hambourg (qui est en fait l').

Commencé en gravant les versions originales des symphonies dont il existe plusieurs variantes (problème qui est la pierre d'achoppement des musicologues et interprètes brucknériens), ce cycle s'achève par les 9e et 5e (à paraître) symphonies, deux partitions que le regretté Günter Wand jugeait singulières dans l'œuvre de Bruckner. a développé un style d'orchestre très reconnaissable, avec une image sonore ample et profonde, reposant sur des basses très présentes et des cuivres puissants et volontiers massifs, qui convient assez bien à l'écriture, souvent inspirée de l'orgue, du compositeur. Le Misterioso initial de cette 9e ne manque pas de grandeur, en effet, tandis que le scherzo déploie sa puissance menaçante qui anticipe sur les musiques les plus brutales du XXe siècle. Mais l'adagio déçoit franchement ; pris trop rapidement comme trop souvent hélas, il ne se déploie pas avec l'intensité qu'il recèle. Surtout, on regrette une nouvelle fois que Simone Young fasse l'impasse comme tant de ses collègues sur la question du finale de la symphonie. Plus la musicologie progresse, plus elle révèle en effet que Bruckner avait eu le temps avant de mourir d'esquisser la totalité de ce mouvement et d'en orchestrer une grande part. C'est trahir en fait la volonté du compositeur que de ne jouer que les trois premiers mouvements. Ce que des chefs de l'envergure de Harnoncourt et Rattle ont montré si brillamment ne devrait pas rester lettre morte. Dommage !

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