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Emmanuelle Bertrand et Pascal Amoyel, hommage à Chostakovitch

A l'occasion du 40ème anniversaire de la mort de , le Collège des Bernardins, en partenariat avec l'ULIF (Union libérale Israélite de France) propose un hommage en deux temps au compositeur. Premier volet, un récital violoncelle et piano, autour de Liszt, Brahms et Chostakovitch.

Les deux partenaires, au violoncelle et au piano, ont composé un programme d'une grande intelligence, permettant de souligner une forme de continuité entre la musique romantique, ici celle de et de et certaines œuvres de .

Le programme débute avec deux œuvres sombres, funèbres même, de Liszt, inspirées l'une par la mort d'une amie du compositeur et l'autre dans la prémonition de celle de Wagner. Cette musique tendue, tragique, met en valeur le jeu des deux artistes, d'une grande intensité et d'une grande intériorité, avec d'impressionnants pianissimi à la limite du silence. La sonate de Brahms, toute première œuvre pour violoncelle et piano du compositeur, se compose d'éléments contrastés, alternant mélodies simples ou plus complexes, grâce et lyrisme. On remarque particulièrement ici l'art des transitions d' et de , capables qu'ils sont de passer en un éclair du fortissimo au son le plus ténu et évanescent. Dans toute cette première partie, le piano est un peu au second plan, sans doute en raison de l'acoustique de l'auditorium.

L'équilibre entre les deux instruments se fait parfaitement en revanche dans la seconde partie du concert, avec l'interprétation remarquable de la sonate de Chostakovitch, écrite en 1934. travaille beaucoup avec des compositeurs contemporains et maîtrise toutes les techniques de jeu imposées par le musicien russe tandis qu'au piano obtient des sonorités bien en accord avec les pizzicati, glissandi et autres manières de faire vibrer ou sonner le violoncelle. Le thème populaire de l'allegro sonne ironique, presque sarcastique, emblématique de bien des développements futurs de la musique de Chostakovitch, tandis que le largo élève sa méditation lyrique, poignante.

Pour introduire les bis, Emmanuelle Bertrand tient à souligner l'approche d'un autre anniversaire, celui de la naissance de Henri Dutilleux (janvier 1916). Elle donne donc une courte pièce pour violoncelle seul, la 2ème strophe des Trois strophes sur le nom de Sacher. Puis les deux instrumentistes terminent ce beau concert par Vocalise de Rachmaninov.

L'autre volet du diptyque, reporté au 17 février 2016, en raison des évènements, interrogera la postérité de Chostakovitch en associant deux quatuors, le 8ème du musicien russe et un autre, d'Olivier Greif.

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