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Andrea Bacchetti, Bach toujours

Peut-on encore jouer et enregistrer Bach au piano et avec des cordes métalliques ? Oui répond , qui, après avoir écumé au disque l'œuvre pour clavier seul, s'essaye à la forme concertante.

Accompagné d'un ensemble de cordes issu de l', le pianiste italien a choisi de donner les six concertos pour un clavier, écartant ceux pour deux, trois ou quatre claviers (BWV 1060 à 1065) et ceux qui font aussi appel à d'autres instruments solistes (comme le BWV 1057 avec flûtes à bec, transcrit du 4e concerto brandebourgeois). Ce choix donne l'occasion d'entendre les plus rarement joués BWV 1053 et 1055, qui ne déparent pourtant pas du tout la série.

D'un jeu fin, agile et alerte, qui ose se parer d'ornements originaux, déroule sa grande connaissance de l'œuvre de Bach. Il parvient à rappeler la délicatesse du clavecin, tout en évitant les effets pianistiques qui siéraient mal à la partition. On note l'une ou l'autre libertés d'interprétation (comme un surpointage étonnant dans l'accompagnement de l'Andante du Concerto n° 7 BWV 1058), voire quelques fautes de goût (notamment sur l'articulation des doubles croches répétées aux cordes dans le premier mouvement du concerto BWV 1054). La faiblesse des effectifs de cordes et la prise de son très proche créent une ambiance de musique de chambre. Peut-être est-ce là une bonne manière de contenir ces œuvres à leur dimension originelle, compte tenu de l'emploi d'instruments modernes.

L'auditeur avide de lecture devra se satisfaire d'un court livret en anglais et en italien, mais l'amateur de Bach au piano trouvera finalement son compte avec cet enregistrement.

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