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Jansen dans Brahms et Bartók avec Pappano sans éclat

Malgré une affiche prestigieuse, voici un enregistrement bien décevant qui associe un pilier du répertoire et le rare diptyque de Bartók, partition de jeunesse encore inaboutie. L'accompagnement routinier d' y est certainement pour beaucoup en empêchant le chant de de se déployer pleinement.

Le couplage est inhabituel, entre le concerto de Brahms, sommet du romantisme dédié à Joachim en 1868 et le diptyque de Bartók écrit en 1907 et créé seulement après la mort du
compositeur. Inhabituel et peu convaincant, tant les deux œuvres demandent des qualités différentes.

L'andante qui ouvre le Concerto n° 1 de Bartók (partition au demeurant beaucoup moins aboutie que le magistral Concerto n° 2) déçoit par la fragilité du son de qui se détimbre presque dans les pianissimos sans pour autant émouvoir davantage. Il faut dire que l'accompagnement peu inspiré de l'orchestre que dirige de façon routinière n'aide guère la soliste à décoller.

La même remarque vaut, mutatis mutandis, pour un concerto de Brahms de belle facture mais sans élan particulier. Il suffit de remettre sur son lecteur les gravures de Perlmann avec Giulini, ou plus récemment Isabelle Faust avec Daniel Harding ou Lisia Batiashvili avec Thielemann pour entendre le résultat de l'entente entre un soliste et un orchestre de haute tenue. C'est dommage pour la violoniste dont on connaît le talent, handicapée ici par un orchestre et un chef dénués d'inspiration ; dans une discographie surencombrée du moins pour Brahms, on voit mal cette nouvelle version s'imposer. Même si la presse anglo-saxonne ne partage pas notre manque d'enthousiasme, nous avouons ne placer ce nouveau CD ni parmi les meilleurs de , ni surtout parmi les références modernes de ces deux concertos. Il arrive qu'une affiche prestigieuse ne tienne pas ses promesses…

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