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La première symphonie d’Elgar par Daniel Barenboim

enregistre la première symphonie d'Elgar après la seconde ; sa lecture souligne plus les limites de l'œuvre que ses qualités.

Comme dans son premier enregistrement avec le London Philharmonic Orchestra pour CBS (1974), choisit la lenteur. Les tempos lents sont encore plus retenus que demandé, en particulier dans l'Adagio. C'est ainsi que la symphonie dure cinq minutes de plus que dans l'enregistrement dirigé par le compositeur en 1930.

Cette modération n'est pas maladroite, mais elle donne des arguments aux détracteurs du compositeur, surtout dans une symphonie moins accomplie que la seconde. L'exécution ne satisfait pas non plus sur deux autres plans : sur celui des couleurs, on regrette l'uniformité d'une tranchante et austère ; sur le plan des textures, on perd beaucoup de détails d'orchestration. Le compositeur disait vouloir exprimer « a massive hope in the future », mais l'adjectif est ici pris un peu trop au pied de la lettre.

Dans cet enregistrement en concert, le chef évite cependant bien des écueils, y compris celui d'alanguir l'œuvre. On trouve parfois Elgar mièvre. Certainement pas celui de Barenboim. Le chef fait avancer le discours de façon si solide, si cohérente, si évidemment passionnée, que l'on se laisse prendre à cette lecture impressionnante. La déception s'impose malgré tout : le muscle l'emporte sur la poésie. Il faut retourner aux versions du compositeur et de Georg Solti (London Philharmonic Orchestra, Decca, 1972) pour trouver ces deux qualités réunies.

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