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Ouvertures belcantistes avec Enrique Mazzola et l’ONDIF

Musique « populaire » avec un bouquet d'ouvertures italiennes endiablées. Mais attention, le mélomane plus averti n'en fera pas moins quelques belles découvertes.

La photo de couverture et le sous-titre un peu ringard de l'album – « Bel canto amore mio » – semblent vouloir donner le ton. Rien de prétentieux sur cet agréable CD, qui semblerait destiné avant tout à être écouté sur la terrasse à l'heure de l'apéro, ou bien dans la cuisine au moment de l'épluchage des légumes. Détente, relaxation et vidage de cerveau, donc, pour un programme contenant des tubes ultra-connus comme l'ouverture du Barbier ou de Don Pasquale.

Mais détrompez-vous ! Car Mercadante et Meyerbeer voisinent avec Rossini et Donizetti, et bien malin celui qui saura reconnaître l'ouverture d'Emma d'Antiocha ou de Margherita d'Anjou, voire même celle de Ugo, Conte di Parigi. Même Roberto Devereux, avec sa citation du « God save the Queen », semble venir d'un autre monde. L'esprit et la structure musicale sont peut-être les mêmes, mais la découverte est bien là. Et l'on brûle ensuite de découvrir l'opéra qui fait suite…

L'interprétation de l'Orchestre national d'Île-de-France, sous la baguette d'un qui n'a plus à faire ses preuves dans ce répertoire, satisfera les belcantistes les plus exigeants. À la virtuosité instrumentale tout à fait remarquable, et non moins indispensable pour ces pages, se rajoutent la savante construction rhétorique d'un climat, la création et la gestion d'une ambiance et d'un esprit de fête qui n'appartiennent qu'au bel canto italien des premières décennies du XIXe siècle. Goûtez-y et, vous verrez, vous y reviendrez ! Vive le début du printemps, vivent les belles soirées d'été et la musique sans complexes qui les accompagnent.

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