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Rareté wagnérienne et 7e de Bruckner par Thielemann

Parution CD d'une excellente Symphonie n° 7 de Bruckner et d'une rareté de Wagner, Das Liebesmahl der Apostel, joués par une inspirée sous la direction de .

En septembre 2012, prend officiellement ses fonctions de directeur musical de la Staatskapelle Dresden et ouvre la saison avec deux de ses compositeurs favoris : Richard Strauss et . De ce cycle de concerts paru en DVD chez Unitel avec Renée Fleming dans les Vier Letzte Lieder, on retrouve aujourd'hui une parution CD de la seconde partie, la Symphonie n° 7 de Bruckner en mi majeur.

Le chef berlinois avait déjà enregistré l'œuvre au DVD avec les Münchner Philharmoniker quelques années plus tôt et privilégié aussi la version Haas de 1944 à celle de Novak, mais en donne une approche très différente avec l'orchestre saxon, identifiable dès l'introduction de l'Allegro Moderato. Malgré des archets toujours appuyés, le jeu a gagné en légèreté à Dresde, trouvant dans l'Adagio l'inspiration dans une sérénité qui rapproche ce mouvement des versions référentes, comme on peut en juger à 5'20 ou plus encore à la coda portée par une petite harmonie fascinante à partir de 21′. Le Scherzo et le Finale maintiennent l'arc tracé par Thielemann et intéressent par des sonorités dans la pleine continuité de Jochum et Böhm. On regrettera seulement le manque de franchise du dernier accord, laissant planer une impression d'inachevé.

Beaucoup moins comparable puisque seule version existante sur le marché, Das Liebesmahl der Apostel WWV 69 proposée dans le même coffret passionnera les amateurs de Wagner. L'œuvre créée à la Frauenkirche de Dresde en 1843 était redonnée dans cette église dans le cadre du Jubilé Wagner en 2013, d'où ressort cet enregistrement aux groupes de chœurs quelque peu distants sur la prise de son. La cantate en cinq parties présente d'abord Trois morceaux du Chœur des Jeunes, puis La Voix d'en Haut, et enfin Les Apôtres, seul passage avec orchestre. Bien que contemporaine du Fliegende Holländer, elle tend clairement vers Tannhaüser et rappelle le Chœur des Pèlerins composé quelques mois plus tard, surtout dans l'Allegro final des apôtres. En habitué de Wagner, l'actuel directeur musical de Bayreuth gère l'ensemble comme un véritable cantique religieux et exalte la dernière partie lorsqu'il lâche les instrumentistes pour accompagner les choristes.

Ce coffret est à découvrir si l'on souhaite tout connaître de l'œuvre de Wagner et que l'on ne possède pas déjà la Cantate dans l'enregistrement EMI maintenant introuvable de Michel Plasson à Dresde, ou dans celui de Pierre Boulez avec le New York Philharmonic chez Sony. La Symphonie n° 7 de Bruckner passionnera avant tout pour l'Adagio et surpasse toutes les versions récentes, sans tout à fait rejoindre les références que sont Karajan/Vienne (live 1988), Fürtwangler/Berlin ou Sanderling/Stuttgart, ce dernier dans la partition de Novak.

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