Le pianiste François Kerdoncuff assure la continuité artistique de ce volume 2 des sonates de Guy Ropartz paru chez Timpani.
Hormis pour son excellence interprétative aux côtés de Jean-Marc Phillips-Varjabédian au violon et Henri Demarquette au violoncelle, on foncera tête baissée dans ces pièces encore peu connues du grand public.
Deux raisons principales sont à l'origine de cette méconnaissance du musicien français : d'abord le développement de son activité créatrice en dehors des cercles parisiens puisqu'il fut directeur des conservatoires de Nancy et Strasbourg, mais également le fait que sa musique est d'une densité extrêmement élaborée – mais qui ne se fait pas forcément sentir à l'audition – à la fois mélodique, harmonique, rythmique et structurelle. Cette musique ne manque ni de souffle, ni de lyrisme. Les thèmes utilisés prennent parfois racine dans les origines bretonnes de Ropartz, et le dialogue des deux instruments demeure riche en événements. Chaque partie soliste pourrait s'entendre d'ailleurs quasiment de façon indépendante. Mélodiste inspiré, jamais une seconde inutile n'y apparaît.
Sortie rapprochée du volume consacré à Louis Thirion chez le même éditeur, cette suite du volume 1 de la musique de chambre à deux instruments de Ropartz s'impose à nouveau comme un indispensable qui trouve parfaitement sa place dans l'histoire de la musique française, chapitre « musique de chambre ». Livret exhaustif fourmillant d'indications musicales et conditions d'enregistrement optimales similaires aux autres sorties.