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L’Oratorio de Noël avec le Concert Lorrain et Christoph Prégardien

L'approche des fêtes de Noël a toujours été propice aux représentations d'oratorios relatant les épisodes de la Nativité. Tant que le rituel ne confine pas avec la routine, nul ne s'en plaindra. L'interprétation de belle facture donnée par à l'Arsenal de Metz aura en tout cas donné entière satisfaction aux « accros » de cette belle tradition musicale.

C'est devant une salle comble que s'est déroulé ce beau concert de fin d'année, le public de l'Arsenal de Metz étant visiblement très demandeur de la ration de Bach traditionnellement octroyée, peut-être davantage dans le Grand-Est de la France qu'ailleurs, au moment des fêtes. Le public messin n'a eu en tout cas aucune raison d'être déçu par cette belle interprétation, propre, probe et sans surprise, de quatre des six cantates qui constituent L'Oratorio de Noël. Autant les solistes que les choristes et les instrumentistes connaissent leur ouvrage sur le bout des doigts, et rien ne vient à aucun moment troubler ce remarquable professionnalisme pour lequel on aurait peut-être espéré, sans doute dans un fol espoir de contrecarrer la morosité ambiante, un souffle de vie légèrement plus appuyé. Cette joie de vivre, de jouer et de chanter, qui peut-être a quelque peu manqué lors de ce beau concert, n'est-ce pas ce qu'on pourrait appeler l'esprit de Noël ?

Ces choses étant dites, les quatre solistes ont tous donné entière satisfaction, à commencer par le soprano frais et fruité de , flanqué d'une au noble legato et d'un davantage baryton que basse. Remarquable pour la clarté de sa diction, le ténor de est désormais paré de quelques couleurs grisonnantes, qui ne sont pas sans charme. D'un professionnalisme confondant, le Dresdner Kammerchor était secondé par la maîtrise locale, le Chœur spécialisé du Conservatoire à Rayonnement Régional de Metz-Métropole, dont les timbres frais et enfantins contrastaient agréablement avec les voix de leurs aînés. Dirigé par Prégardien avec la précision et la fermeté qu'on lui connaît, a donné une lecture juste et posée, alliant la fraîcheur des instruments d'époque à des choix interprétatifs visiblement inspirés des grandes lectures du passé. Une belle soirée, au final, même si elle était peut-être dénuée du petit frisson de spiritualité que l'on associe généralement au grand concert de musique sacrée de fin d'année.

Crédit photographique : © Hans Morren

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