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Sébastien Daucé dans un opéra de chambre de Charpentier

Une fois de plus sur les pas de William Christie qui exhuma avec ses Arts Florissants La Descente d'Orphée aux Enfers et l'enregistra en 1995 pour Erato, , que l'on connaît surtout à ce jour dans le genre du motet français, aborde cette œuvre relativement méconnue de Charpentier.

Jusqu'à la moitié du XVIIe siècle, la mise en musique d'Orphée est l'œuvre de compositeurs italiens. Charpentier, à la fin de ce même siècle (1686), est d'ailleurs un des rares français à s'être penché sur ce mythe grec, et son opéra de chambre, probablement incomplet, se rattache aux musiciens de Marie de Lorraine, dite Mademoiselle de Guise, à laquelle il était destiné et auprès de qui le compositeur était au service depuis son retour d'Italie (1670). Une musique des plus expressives, dramatique mais aussi raffinée, avec ses inévitables flûtes dans l'atmosphère pastorale du premier acte, et un consort de violes dans les plaintes.

On retrouve à l'écoute de ce nouvel enregistrement Charpentier de l' le soin porté à la réalisation, la beauté des couleurs instrumentales et des nombreux ensembles choraux. Les choristes tiennent également les brèves parties de solistes, au premier rang desquels dans le rôle-titre d'Orphée, avec un résultat moins marquant. Aucune faute de goût ni de style, mais un chant manquant parfois de relief, d'intensité, d'émotion.

Dans cette partition de Charpentier fort peu enregistrée et d'un intérêt, il est vrai, moindre que les grandes tragédies (David et Jonathas, Médée), cette nouvelle sortie discographique reste néanmoins intéressante.

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