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Avec le Concert de la Loge, une Poule mutine

Avec ce deuxième disque, , dirigé par le violoniste , continue son exploration des symphonies « Parisiennes », en les mettant en perspective avec des œuvres contemporaines de cette belle institution de la fin du XVIIIe siècle qu'était Olympique.

Si le jeune ensemble parisien s'est vu priver de son nom complet par le Comité National Olympique et Sportif Français, son projet consiste à rendre vie à la créativité et au dynamisme de cette société musicale, qui fit les beaux jours de la vie artistique à la fin de l'Ancien régime. Elle fut dirigée par le fameux chevalier de Saint-Georges et commanda à ses six symphonies, de 82 à 87, dites « Parisiennes ».

On sait que malgré leur classicisme, il est toujours difficile pour un orchestre de mettre en place une symphonie de Haydn, tant l'aimable Joseph est facétieux dans son écriture, avec une rythmique implacable. s'en joue avec maestria et se délecte des caquètements du hautbois sur des volutes de cordes dans l'Allegro spiritoso initial, qui a valu à l'ouvrage son surnom « La Poule » au XIXe siècle. Avec des attaques acérées, des contrastes soulignés, un tempo vif conservant la lisibilité polyphonique, donne une lecture jubilatoire de ce petit bijou humoristique.

La renaissance de Guénin

La surprise de cet album tient dans la découverte d'une symphonie de , un élève de Gossec, aujourd'hui oublié alors qu'il fut l'un des meilleurs symphonistes de l'époque et un violoniste virtuose, admiré de tous. Largement influencée par l'école de Mannheim, tout en rappelant le style de Carl Philipp Emmanuel Bach, cette Symphonie N° 3 de l'opus 4, en trois mouvements sans menuet, opère une synthèse entre les styles italien, allemand et français.

Entre ces deux pièces symphoniques, a judicieusement inséré le pétulant Concerto pour piano N° 17 K 453 de Mozart, qui ne fut sans doute jamais joué au Concert de la Loge Olympique, mais qui fut édité à Paris en 1787. Il s'agit de l'un des concertos de Wolfgang où les vents sont les plus sollicités, dans un dialogue soutenu avec le pianiste. Sous les doigts du jeune , le pianoforte de la collection du CNSM de Paris s'intègre parfaitement dans le discours de l'orchestre et tient la conversation avec les différents pupitres. Par une entente manifeste avec l'orchestre, , d'une grande élégance, offre un beau moment de lyrisme dans l'Andante joué pas trop lent, tandis que l'orchestre cultive avec bonheur son sens de la dynamique.

Intérêt majeur du CD par rapport au fichier dématérialisé, la notice forme un véritable livret d'accompagnement, fort bien documenté par les plumes expertes de Marc Vignal, Daniel Piollet, Michelle Garnier-Panafieu et Laurent Muraro, avec en prime un texte plein d'esprit de Léonor de Récondo, qui manie aussi bien l'archet que le stylo.

La symphonie suivante, L'Ours, est d'ores et déjà enregistrée, associée à la Symphonie concertante N° 4 pour flûte, hautbois, basson et cor de François Devienne.

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