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Œuvres pour cordes et piano de Paul Paray

La notoriété de repose par-dessus tout sur son art consommé de la direction orchestrale. La pianiste belge , infatigable arpenteuse de répertoires oubliés nous procure l'occasion rare de découvrir le compositeur de musique de chambre.

Cet originaire du Tréport monte à Paris où, au Conservatoire, il travaille jusqu'à obtenir le Premier Grand Prix de Rome en 1911 tandis qu'après la guerre il fourbit ses armes au Casino de Cauterets avant de devenir suppléant du réputé Camille Chevillard aux Concerts Lamoureux puis président-chef d'orchestre entre 1923 et 1928. Il prend en charge la direction musicale du Casino de Monte-Carlo tout en dirigeant à Vichy et à Marseille (1928-1945). Il officie à la tête des Concerts Colonne et dirige à l'Opéra Garnier. Plus tard, il entame une brillante carrière américaine avec l'Orchestre symphonique de Detroit (entre 1951 et 1963). Paray fut un glorieux et fervent défenseur de la musique française de son temps. Timbalier dans sa jeunesse, organiste, pianiste et violoncelliste, il laisse deux symphonies, une Fantaisie pour piano et orchestre, Adonis troublé, poème symphonique de 1921 et une Messe pour le 500e anniversaire de la mort de Jeanne d'Arc (1931). Toutes ces partitions sont largement oubliées, de même que son mince catalogue pour cordes et piano réuni ici avec beaucoup de talent et d'engagement.

À l'écoute, il paraît bien évident que compose avec le plus grand sérieux, escorté par une connaissance intime des instruments et une maîtrise accomplie de la forme. Il en résulte une écriture assurée, agréable, parfois un peu bavarde et dégraissée de toute sentimentalité pesante. L'Allegro moderato de la Sonate pour violon et piano (1908) se caractérise par une recherche habile sur les timbres et une thématique riche et variée. Les deux premiers mouvements lents, notés Andante, de la Sonate pour violoncelle et piano (1924) déclinent un recueillement sobre dénué de toute pesanteur  lyrique. La Romance de 1909, dont on découvre le premier enregistrement mondial, associant violon, violoncelle et piano, confirme pleinement combien l'esthétique de Paray s'inscrit dans un courant académique néo-classique de haute qualité mais dénué de frénésie et de passion. Les interprètes, menée par l'infatigable défricheuse de répertoires rares (création d'une sonate de jeunesse de Bartók avec André Gertler chez Supraphon, Clef ResMusica, la musique de Joseph Jongen chez Pavane, Clef ResMusica et de nombreux autres), font merveille et défendent ces œuvres avec beaucoup d'intégrité et de vaillance. Mais demeure avant toute chose un remarquable chef d'orchestre.

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