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Gli Incogniti jubilatoires dans les concertos de Haydn

Avec ses complices, transforme tout ce qu'elle touche en or. La preuve par cette incursion bienheureuse dans les concertos de Haydn.

Après avoir largement vendangé le répertoire baroque avec une curiosité gourmande, dans un esprit chambriste et nous avoir donné des Vivaldi enchanteurs, l'ensemble , animé par la violoniste , étoffe son effectif pour aborder les concertos de Haydn.

Dans son texte introduisant la notice de Wolfgang Fuhrmann, présente la démarche de dialogue permanent et d'écoute au sein de l'ensemble, en résonance avec les conditions de composition et de création de ces œuvres dans les années 1760 pour l'orchestre de chambre du prince Esterházy. a conçu ces œuvres pour le jeune violoniste Luigi Tomasini et pour le violoncelliste Joseph Weigl avec lesquels il vivait, travaillait et jouait de la musique tous les jours : « On peut imaginer à quel point le travail entre ces trois personnages a pu être fructueux, intensif, spontané, inspirant et comment ces trois personnalités ont pu se compléter pour arriver à ce résultat de lyrisme, de spontanéité, de virtuosité étincelante et chantante. »

Si ces concertos furent appréciés à l'époque par l'auditoire raffiné, mais somme toute restreint du prince hongrois, ils furent assez vite oubliés, d'autant plus que le concerto était alors considéré comme « un exercice pour compositeur et instrumentistes ne visant pas plus loin qu'un vague plaisir de l'oreille », à côté de la prestigieuse symphonie. On a peine à croire que le Concerto pour violoncelle en ut majeur, si célèbre et apprécié aujourd'hui, a été oublié pendant deux cents ans et qu'il n'a été retrouvé dans les archives du Musée national de Prague qu'en 1960.

Remarquable sens collectif

S'ils sont assez peu fréquentés au concert comme au disque, malgré quelques belles gravures, il a été longtemps d'usage de considérer avec dédain les trois concertos pour violon, simples œuvres de jeunesse d'un compositeur à peine trentenaire, qui arrivait à la cour des Esterházy où il restera une quarantaine d'années. Ils se basent sur les modèles italiens du baroque tardif avec des premiers mouvements en forme de ritournelle où les tutti d'orchestre alternent les passages solistes, comportant d'ingénieux développements. L'écriture valorisant le soliste peut sembler conventionnelle, mais Haydn surprend l'auditeur à travers de multiples détails inattendus comme dans le superbe Adagio du Premier Concerto en ut, où il déploie une sérénade des plus touchantes à partir d'une simple gamme. Son génie est sans doute de produire des effets saisissants avec des moyens d'une simplicité extrême.

Selon un bonheur communicatif à interpréter cette musique, l'archet aérien d'Amandine Beyer mène les débats avec vivacité, émotion, voire sensualité. Elle insuffle une force et un engagement rares dans le Premier Concerto auxquels répond une cohésion fusionnelle de la part des musiciens, qui se connaissent bien, s'écoutent attentivement et se comprennent parfaitement. On pourrait regretter l'absence du Troisième Concerto en la qui nous aurait donné un ensemble remarquable, mais la frustration est vite compensée par la superbe interprétation du Premier Concerto pour violoncelle en ut par l'archet enjoué et véloce de , sorti de l'orchestre pour l'occasion. Affrontant certes une discographie de très haut niveau, il impose une sonorité épanouie, profonde et chaleureuse, soutenue par une sensibilité et un engagement affirmés.

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