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Un nouveau solo de Jan Fabre au Théâtre de la Bastille

Programmé en ouverture du festival Faits d'hiver, le solo de , The Generosity of Dorcas, déroule le fil d'une personnalité aux multiples couleurs, interprétée par .

Incarnant tour à tour un cowboy, un magicien, un mime ou un derviche tourneur au fur et à mesure qu'il se défait des multiples couches successives qui composent son costume, se glisse comme un transformiste dans ces multiples personnalités.

Dans la chorégraphie, il passe sans transition, ou presque, du solo de voguing au combat de boxe, du numéro de cabaret à la recherche de l'extase.
Le performer en gants blancs est fascinant dans la ligne continue de sa danse, toujours en mouvement, et trouvant le moyen de glisser quelques sauts sur le plateau du bas du Théâtre de la Bastille. Sur une musique de , que l'on a du mal à apprécier tant elle semble proche du ringard, fait preuve d'un abattage à toute épreuve.

La dernière partie de ce solo de , en pleine polémique sur les abus de pouvoir dont il aurait usé sur certains interprètes de sa compagnie, se veut plus subversive. L'interprète se saisit des aiguillées de fils multicolores qui forment la scénographie inspirée de ce solo, pour les piquer dans le tissu de son costume, puis dans les orifices ou les plis de son corps. Une aiguille lui traverse l'oreille ou lui frôle le nombril, évoquant les pratiques du piercing ou des scarifications rituelles. Devenu aussi traversé d'épingles que saint Sébastien l'était de flèches, le danseur achève son souriant martyre dans une posture christique.

Crédits photographiques : © Sam De Mol

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