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Le grand art de Blomstedt pour Wilhelm Stenhammar

Avec l' bouleverse la discographie de la Symphonie n° 2 de .

Orchestrateur plutôt traditionnaliste, , une des plus intéressantes personnalités musicales de Suède, se positionne entre deux géants nordiques contemporains, qu'il admire et fréquente amicalement, Carl Nielsen au Danemark et Jean Sibelius en Finlande.

Le premier vient de composer sa Symphonie n° 3 « Espansiva » et le second sa Symphonie n° 4 tandis que Stenhammar présente sa seconde symphonie (1911-1915), son opus 23, à Göteborg le 22 avril 1915, récemment enregistrée par Christian Lindberg à la tête de l'Orchestre symphonique d'Anvers (BIS-2329) qui réalise là une lecture très aboutie qualifiée « d'accomplie venant se nicher à proximité des inoubliables réalisations de Neeme Jävi, Peter Sundqvist et Paavo Järvi ».

L'arrivée de la version dirigée par le très expérimenté chef d'origine suédoise (âgé de 86 ans lors des enregistrements) provoque un bouleversement de nos préférences. Il aborde, très concentré, le premier mouvement Allegro energico avec un beau développement du thème initial, noble et généreux que l'on reconnaît à la fin du mouvement. Sa vision de l'Andante suivant confirme son attachement au romantisme, à l'expression d'une beauté sonore exceptionnelle. La Symphonie affirme davantage de caractère dans le Scherzo rythmé et attachant à la fois tandis que le Finale, avec son début Sostenuto sombre, bénéficie d'une exécution parfaite que confirme la remarquable orchestration de sa deuxième partie notée Allegro vivace alla breve dont Blomstedt exacerbe l'intérêt.

La Sérénade op. 31, pratiquement contemporaine, fut composée entre 1911 et 1913 avant de subir une révision en 1919. Elle appartient au meilleur de son catalogue orchestral et semble mieux réussir au créateur avec ses cinq mouvements plus courts et parfaitement maîtrisés par un chef obtenant de sa phalange, irréprochable, les effets d'atmosphère variés, toujours encartés dans le mouvement romantique scandinave. Soulignons la réussite du Scherzo-Presto enlevé, décidé et tonique mais également la sérénité et la beauté du Notturno, assurément l'un des plus profonds morceaux de Stenhammar avec l'évocation de Sibelius dans certains passages caractérisés par une grande noblesse de ton.

Le Symphonique de Göteborg et signent incontestablement le meilleur enregistrement disponible de la Symphonie n° 2 et de la Sérénade. Du grand art.

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